Verdict dans le procès des harceleurs de Mila : Les peines vont de 4 à 6 mois de prison avec sursis : “On a gagné et on gagnera encore. Je veux plus jamais qu’on fasse culpabiliser les victimes”
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juillet 7, 2021
Auteure d’une vidéo polémique sur l’islam, puis d’une seconde, toujours en 2020, dans laquelle elle répondait à ses harceleurs, Mila vit depuis janvier 2020 sous protection policière, face aux menaces de mort et de viol dont elle est la cible.
Les peines vont de 4 à 6 mois de prison avec sursis et une relaxe au bénéfice du doute. Chacun des condamnés devra également verser 1.500 euros de dommages et intérêts et 1.000 euros pour les frais de justice soit un total de 2.5000 euros.
Mila déclare à la sortie de la salle d’audience : “Je remercie la police, mes avocats et tous ceux qui m’ont soutenus. Honnêtement on a gagné et on gagnera encore. Je veux plus jamais qu’on fasse culpabiliser les victimes”.
Le procureur de la République avait réclamé trois et six mois de prison contre 12 des 13 accusés, intégralement assortis d’un sursis. Le 13e fait l’objet d’une demande de relaxe. Pour le magistrat, cette peine serait “un avertissement” adressé à des prévenus au casier judiciaire jusque-là vierge, qui ont cru leurs actes sans conséquence. “Les déclarer coupable, ce sera leur dire qu’ils ont des citoyens responsables et non de grands enfants comme ils ont essayé de se dépeindre, a justifié le procureur, rapporte LCI dans son livre consacré au procès. À l’époque c’était eux les majeurs, face à une mineure.”
Alors âgée de 16 ans, Mila avait publié début 2020 une vidéo sur l’islam, critique, virulente, blasphématoire, après une première série d’insultes d’un homme à l’évocation sur Instagram de son homosexualité.
Dans la courte vidéo, elle lâche : “Votre religion, c’est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir.” S’en suivra un débat sur le droit au blasphème, mais surtout un “lynchage numérique”, pour son avocat, Richard Malka, passant par des menaces de mort, de viol, la diffusion massive de ses données personnelles piratées.