Vaccination, télétravail, “prudence” avant les vacances… Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse du gouvernement sur le Covid-19
Écrit par Jonathan PIRIOU sur février 4, 2021
Le message se voulait ferme et rassurant. Jean Castex, accompagné de plusieurs ministres, a fait un point d’étape, jeudi 4 février, pour rendre compte de l’évolution de l’épidémie de Covid-19 en France, des mesures prises et de l’avancée de la vaccination. Voici ce qu’il faut retenir de son intervention.
Pas de nouvelle “vague épidémique d’ampleur”
“Chaque jour, la France enregistre une moyenne de 20 000 nouvelles contaminations, de 1 600 nouvelles hospitalisations et de 320 personnes décédées”, a d’abord déclaré le Premier ministre, évoquant “une pression majeure sur nos structures hospitalières”. “Six malades sur 10 accueillis dans nos services de réanimation sont des malades de la Covid”, a-t-il détaillé.
Jean Castex estime que “si la situation reste préoccupante, elle se distingue néanmoins de celle de beaucoup de nos voisins. Nous n’avons pas connu au cours des dernières semaines de nouvelle vague épidémique d’ampleur”.
l a également remarqué que les variants dits anglais, sud-africain et brésilien, réputés plus contagieux, progressent sur notre territoire. “En quelques semaines, la part des malades atteints par ces nouvelles formes du virus est passée d’environ 3,3% le 8 janvier à 14% aujourd’hui, selon les estimations, avec des taux encore supérieurs dans certaines régions”, a-t-il détaillé.
Un confinement ne se “justifie pas” pour le moment
Malgré cette situation sanitaire tendue, un troisième confinement n’est pas à l’ordre du jour et “ne peut s’envisager qu’en tout dernier recours”, a estimé le Premier ministre. “La situation ne le justifie pas à ce jour : notre niveau d’incidence est certes élevé, mais il reste encore très inférieur à ce qu’il était en octobre dernier, alors même que nous dépistons toujours autant”. Jean Castex n’a cependant pas exclu de “prendre ses responsabilités” si c’était nécessaire. “L’heure est au respect maximal de nos règles communes”, a-t-il martelé.
Des rendez-vous supplémentaires pour se faire vacciner dès vendredi
Alors que le président a promis que tous les Français qui le souhaitent pourraient être vaccinés d’ici la fin de l’été, le Premier ministre a annoncé l’accélération du rythme “en direction de trois publics particulièrement prioritaires : les plus de 75 ans, les personnes atteintes d’une pathologie grave et bien-sûr nos soignants”.
En conséquence, de nouveaux rendez-vous vont être fixés pour permettre de recevoir la première dose : un total de “1,7 million de rendez-vous supplémentaires” va ainsi être ouvert dans les prochains jours. Quelque “500 000 rendez-vous” pour des injections fin février “seront ouverts à compter de demain” [vendredi 5 février] et “1,2 million de rendez-vous” pour le mois de mars “seront ouverts dès le milieu de la semaine prochaine”, a indiqué Jean Castex. Ils “seront suivis encore d’au moins 500 000 rendez-vous supplémentaires sur le mois de mars”.
Le Premier ministre a par ailleurs assuré que la France respecterait “le délai de 3 à 4 semaines entre les deux injections des vaccins Pfizer et Moderna”. Pas question, “contrairement à d’autres pays” de chercher “à vacciner un maximum de personnes en décalant à plus tard le rappel”. “Nous ne ferons pas ce choix périlleux sur le plan sanitaire“, a-t-il insisté.
Le vaccin AstraZeneca administré dès samedi
Le Premier ministre a également spécifié que grâce au vaccin AstraZeneca, qui vient d’être autorisé en France, “nous pourrons atteindre l’objectif de 4 millions de personnes ayant reçu leur première injection d’ici la fin du mois de février”. Selon lui, la vaccination au moyen de ce produit “devrait commencer dès ce samedi”. Ces doses seront d’abord destinées à “l’ensemble des professionnels de santé, puis les personnes de 50 à 65 ans ayant des comorbidités, enfin l’ensemble des personnes de 50 à 65 ans”.
Un appel ferme au télétravail massif
Le Premier ministre a également mis l’accent sur le télétravail, en semonçant les entreprises qui y ont peu recours. “Télétravailler partout où c’est possible devient impératif. Or, depuis la fin de l’année, le recours au télétravail s’est réduit (…) Il y a encore trop d’entreprises où le télétravail serait possible, mais n’existe pas du tout ou à des niveaux très faibles”, a-t-il regretté. A cette même conférence de presse, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a également appelé les entreprises à se “remobiliser” sur le télétravail, dont la pratique “s’érode depuis fin novembre”. Elle leur a demandé “de réduire la part des salariés qui ne télétravaillent pas du tout” et de faire en sorte “que les salariés qui télétravaillent aujourd’hui un, deux ou trois jours par semaine fassent au moins un jour de télétravail en plus.”
Prudence” avant les vacances scolaires
A la veille du début des vacances de février, le Premier ministre a aussi invité à “la plus grande prudence” afin d’éviter les contagions. “Il faut, a-t-il réaffirmé, vous faire tester et vous isoler au moindre doute, appliquer les gestes barrières, respecter les règles communes.” “Nous avons choisi de ne pas limiter les déplacements entre régions”, mais “nous devons éviter tout relâchement” des gestes barrières, “comme vous l’avez fait à l’occasion des fêtes de fin d’année”, a demandé le Premier ministre.
Malgré ces congés, pas question d’aller prendre l’air au-delà de la métropole. Jean Castex a ainsi annoncé que “les déplacements en direction ou provenance des territoires d’outre-mer sont concernés par l’interdiction de tout déplacement sauf motif impérieux”. Une décision prise pour “protéger” ces territoires “d’un risque de contamination en provenance de la métropole ou de l’étranger“.
Des tests salivaires seront réalisés dans les écoles
Au retour des vacances scolaires, les tests salivaires de détection du Covid-19 seront réalisés dans les écoles et les universités, a annoncé à cette même conférence de presse le ministre de la Santé, Olivier Véran. Mais attention : il ne s’agira pas de tests rapides, dont les résultats tombent en moins d’une heure, mais bien de tests PCR qui devront toujours être analysés en laboratoire.“Seule la technique de prélèvement change dans ce cas-là”, a précisé le ministre. Il a souligné que le test est moins désagréable à réaliser, donc plus facile à accepter pour les enfants : on évite “l’écouvillon dans le nez”, cette sorte de coton-tige enfoncé dans la narine. A la place, il suffit de cracher de la salive.