Une attaque à l’explosif fait plusieurs blessés dans un cimetière non musulman de Djedda lors d’une cérémonie du 11-Novembre
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 11, 2020
Plusieurs personnes ont été blessées, mercredi, dans un attentat à l’explosif au cimetière non musulman de Djedda, ville de l’ouest de l’Arabie saoudite, lors d’une cérémonie commémorant l’armistice du 11 novembre 1918, a annoncé le ministère des affaires étrangères français.
« La cérémonie annuelle commémorant la fin de la première guerre mondiale au cimetière non musulman de Djedda, associant plusieurs consulats généraux dont le consulat de France, a été la cible d’une attaque à l’engin explosif ce matin, qui a causé plusieurs blessés », a déclaré le Quai d’Orsay. « La France condamne fermement ce lâche attentat que rien ne saurait justifier », a ajouté la diplomatie française.
Il s’agit de la deuxième attaque visant des intérêts français à Djedda, après celle du 29 octobre contre un vigile saoudien du consulat de France, sur fond d’une série d’attentats djihadistes en France, mais aussi à Vienne le 2 novembre, liés en partie aux caricatures du prophète Mahomet.
Un contexte de tensions liées aux caricatures de Mahomet
Des propos du président français, Emmanuel Macron, sur le droit à la caricature au nom de la liberté d’expression ont en effet déclenché la colère au Moyen-Orient, et plus largement dans le monde musulman. M. Macron avait promis ne pas « renoncer aux caricatures » lors d’un hommage national au professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste le 16 octobre pour avoir montré des caricatures du Prophète dans un cours sur la liberté d’expression.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi Après l’attentat de Conflans, Emmanuel Macron promet que « la peur va changer de camp »
Dans certains pays à majorité musulmane, des fidèles ont réagi avec colère aux propos de M. Macron : des portraits du président français ont été brûlés lors de manifestations et une campagne a été lancée pour boycotter les produits français.
M. Macron a tenté d’apaiser les tensions en assurant comprendre, dans un entretien à la chaîne Al-Jazira, que des musulmans puissent être « choqués » par les caricatures de Mahomet, tout en dénonçant les « manipulations » et « la violence ».
La France, l’Autriche, l’Allemagne et l’Union européenne (UE) ont tenu un minisommet par visioconférence mardi pour tenter de muscler la réponse européenne au terrorisme, à la suite des derniers attentats en France et à Vienne.
Le royaume saoudien, critiqué pour sa promotion d’un islam rigoriste, le wahhabisme, tente pour sa part de se présenter sous un jour nouveau, avec des réformes sociales libérales entreprises ces dernières années sous l’impulsion de Mohammed Ben Salman, qui a dans le même temps accentué la répression des voix dissidentes depuis son accession au statut de prince héritier, en 2017.