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Un raz-de-marée nationaliste submerge la Corse

Écrit par sur décembre 3, 2017

Au premier tour des élections territoriales, la liste de Gilles Simeoni a remporté 47 % des voix.

Bastia

À 18 heures, dans l'ancien hôtel de ville de Bastia, le maire nationaliste, Pierre Savelli, proclamait le scrutin clos. À 18 h 01, avec un sens certain de la mise en scène, Gilles Simeoni faisait son entrée dans ce bureau symbolique où sa victoire aux municipales en 2014 avait marqué le début de la conquête de la Corse par les nationalistes. Le dépouillement est sans appel: la liste Femu a Corsica recueille 46 % des voix à Bastia. Les applaudissements fusent et Gilles Simeoni scrute son smartphone pour observer les résultats qui tombent, invariables d'un bureau de vote à l'autre: la liste Femu a Corsica de Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni a littéralement écrasé ses adversaires pour ce premier tour des élections territoriales, recueillant au total 47 % des suffrages sur l'île.

«Un score exceptionnel», se contente de commenter Gilles Simeoni, sans surprise en tout cas pour la majorité des Corses. Des meetings combles, des débats menés avec une maîtrise imparable, et surtout une opposition affaiblie par l'éviction du paysage politique des «clans» traditionnels: les nationalistes corses ont su saisir le moment pour conforter leur place à la tête de la région.Très loin derrière eux, la liste de Jean-Martin Mondoloni, A strada di l'avvene, ne recueille que 15,8 % des suffrages. Un score faible pour une droite divisée entre la candidature de Jean-Martin Mondoloni et celle de Valérie Bozzi (11,6 %), seule femme tête de liste.

Autre confirmation de ce scrutin: La République en marche ne parvient pas à entraîner les Corses dans son sillage. La liste conduite par le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, n'est parvenue à rassembler que 12,3 % des voix.

En queue de peloton, la liste nationaliste de Paul-Félix Benedetti, Core in Fronte, recueille 6,4 % des suffrages qui devraient, selon toute vraisemblance, se reporter vers la liste nationaliste. Suivent l'unique liste de gauche menée par Jacques Casamarta, qui n'a convaincu que 5,7 % des électeurs, et la liste Front national de Charles Giacomi, qui écope de 2,05 %. Un très faible score au regard de la vague «bleu Marine» qui avait gagné la Corse lors de l'élection présidentielle mais qui reflète la traditionnelle désaffection pour l'extrême droite lors des scrutins locaux dans l'île.

Les deux listes de droite et la liste En marche!, qui ne cachaient pas leur volonté de s'allier pour peser dans les urnes le 10 décembre, reconnaissent qu'il sera difficile voire impossible de contrer la vague nationaliste. Mathématiquement, ce «front républicain» ne serait pas en mesure de passer en tête: «Si Simeoni plie l'élection à 45 % et qu'il est conforté par d'autres indépendantistes à 6 ou 7 %, nos listes cumulées ne feront pas le poids», reconnaît Jean-Martin Mondoloni.