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Ultra-trail : François D’Haene se lance un défi XXL de 900 km dans les Rocheuses américaines

Écrit par sur octobre 4, 2019

  • François D’Haene va se lancer ce vendredi (vers 15 heures) dans l’aventure la plus folle de sa vie. L’ultra-trailer de 33 ans souhaite parcourir en neuf jours une immense portion du Pacific Crest Trail (Etats-Unis).
  • Il vise de rejoindre l’Oregon depuis la frontière canadienne, avec au programme 900 km et 35.000 m de dénivelé positif.
  • Le recordman du GR20 et du John Muir Trail changerait une nouvelle fois de dimension en cas de succès sur ce défi XXL.

La neige avait eu raison en juillet dernier de la Hardrock 100 (160 km et 10.000 m de dénivelé positif), course mythique dans le Colorado sur laquelle François D’Haene devait notamment défier son compatriote Xavier Thévenard. Le champion d’ultra-trail rhodanien ne compte pas annuler son autre rêve américain de la saison, même si les risques d’enneigement existent à nouveau. Vers 15 heures ce vendredi (6 heures dans l’Ouest US), le coureur de 33 ans va tout simplement se lancer, depuis la frontière entre le Canada et les Etats-Unis, dans le plus grand défi sportif de sa vie.
En termes de performances, il a pourtant déjà remporté quatre fois la Diagonale des Fous (La Réunion, 165 km et 9.576 m de D +), trois fois l’UTMB (autour de Chamonix, 167 km et 10.000 m de D +), mais aussi ses exploits en solo (hors courses) avec le record de la traversée du GR20 en Corse (180 km et 12.000 m de D +) en juin 2016 et celui du John Muir Trail (Etats-Unis, 359 km et 14.630 m de D +) en octobre 2017. François D’Haene va même changer de monde, dans l’état du Washington, en partant cette fois sur un périple de neuf jours, pour boucler… 900 km et 35.000 m de dénivelé positif !

20 heures de course par jour et de « grandes nuits » dans un camping-car

« C’est un parcours 2,5 fois plus important que sa plus longue distance jamais parcourue sur le John Muir Trail, évoque son team manager Jean-Michel Faure-Vincent. Il avait envie de connaître de nouvelles sensations et il va être servi car c’est un grand yo-yo, avec d’incessantes montées et descentes dans les Rocheuses américaines, souvent au-dessus de 2.000 m d’altitude. » Le plan est limpide : courir chaque jour entre 90 et 130 km pendant près de 20 heures, avec « de vraies grandes nuits de cinq heures d’affilée dans un camping-car ». François D’Haene s’entoure depuis le début de sa préparation il y a une semaine, dans la région de Vancouver (Canada), de deux fidèles pacers, son beau-frère Alexis Traub et son ami Guillaume Provost.
Le Pacific Crest Trail sur lequel il s’aventure est au total un sentier culte de 4.250 km de grande randonnée et d’équitation rejoignant frontières canadienne et mexicaine. Si ce plan de folie se déroule sans accroc, l’arrivée de François D’Haene est donc prévue pour le 13 octobre près de Portland, dans l’Etat de l’Oregon. Il sera aussi accompagné dans les prochains jours de plusieurs trailers américains de renom comme  Jim Walmsley et Zach Miller. « Zach Miller a même participé aux vendanges dans le Beaujolais avec François cette année, sourit Jean-Michel Faure-Vincent. Après le John Muir Trail, ce défi aurait une sacrée résonance aux Etats-Unis car c’est quand même une distance pas possible. »

Ça aurait quand même de la gueule de passer la barre des 1.000 km »

Une seule trace d’un « record non officiel » en 12 jours apparaît jusque-là sur cette même portion du Pacific Crest Trail. Moins d’un mois et demi après avoir explosé de plus de trois heures le record du trail de l’Echappée Belle (149 km parcourus en 23h55 dans le massif de Belledonne), François D’Haene est plus que jamais capable de tout. Existe-t-il tout de même une inquiétude particulière chez ses proches et son Team Salomon, au vu de l’ampleur du défi ? Son manager nous éclaire.

Il y a une telle part d’inconnu sur une telle distance… N’importe quelle défaillance, même une ampoule, peut devenir terrible sur 900 km de course. Il y a évidemment un risque de fatigue générale mais pas de graves risques de chutes. Les sentiers américains sont bien plus lisses que ceux du GR20 par exemple, ce sont presque des boulevards pour les trailers européens. A la limite, le John Muir Trail me faisait plus flipper avec ses passages à plus de 4.000 m d’altitude. Et puis les nouvelles balises de détresse passent partout. »

A ce niveau de distance d’extraterrestre, on en viendrait presque à se demander s’il a pu être question de pousser jusqu’à 1.000 km, tant qu’à faire. « Quand François a commencé à m’évoquer ce projet en janvier 2019, on s’est dit que ça aurait quand même de la gueule de passer la barre des 1.000 bornes, confirme Jean-Michel Faure-Vincent. Mais il ne va pas faire 1.000 km pour faire 1.000 km et c’était mieux de partir sur cette portion intégrale entre le Washington et l’Oregon. » Au vu de la vertigineuse montée en puissance des défis du phénomène, ça ne semble être que partie remise.