TURQUIE 39 morts dans une attaque à Istanbul, trois Français blessés
Écrit par Jonathan PIRIOU sur janvier 1, 2017
Le tireur était déguisé en père Noël : un attentat terroriste a endeuillé cette nuit le réveillon de la Saint-Sylvestre dans la plus huppée des discothèques d'Istanbul. Un premier bilan fait état d'au moins 39 morts, dont 15 étrangers. L'homme armé est toujours en fuite.11 h 00 : Au moins trois Français font partie des blessés.
10 h 26 : Le président de la République François Hollande a condamné «avec force et indignation» l’attentat, avant d'ajouter : «La France exprime sa solidarité avec la Turquie dans cette épreuve et poursuivra impitoyablement la lutte contre ce fléau avec ses alliés».
10 h 15 : Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que cette attaque visait à "semer le chaos dans le pays. (…) Ils oeuvrent pour détruire le moral du pays et semer le chaos en ciblant des civils avec de telles attaques haineuses".
10 h 01 : Le président russe Vladimir Poutine a présenté ses plus sincères condoléances à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan suite à la tuerie : "Il est difficile d'imaginer un crime plus cynique qu'un massacre de civils innocents au milieu de la fête du Nouvel An. Mais la notion de moralité humaine n'existe pas pour les terroristes. Notre devoir commun est de répondre de manière décisive à l'agression terroriste".Rappel des faits de la nuit : Ce devait être une nuit d’oubli, loin des traumatismes de 2016. Mais 10 minutes après son arrivée à la Reina, la plus huppée des discothèques d’Istanbul, Sefa Boydas fuyait le chaos et la mort semés par un tireur déguisé en père Noël.
«Juste au moment où on était en train de s’installer près de l’entrée, il y a eu beaucoup de poussière et de fumée. Des coups de feu ont éclaté», a raconté ce footballeur professionnel qui joue pour la modeste équipe stambouliote de Beylerbeyi.
"Des gens piétinaient d’autres gens"
Il est 1h15, ce dimanche : un homme vient d’ouvrir le feu sur les centaines de personnes qui célèbrent le Nouvel An dans la boîte de nuit, située sur la rive européenne de la ville, après avoir abattu un policier et un civil devant l’entrée. Selon les autorités, 39 personnes ont été tuées, dont au moins 15 étrangers. Au moins 69 personnes ont en outre été blessées, dont 4 grièvement. Entre 700 et 800 personnes se trouvaient à l'intérieur.
«Il y en a probablement plus que cela, parce que quand j’avançais, des gens piétinaient d’autres gens», décrit Sefa Boydas, qui s’était rendu à la Reina avec deux amies.
La scène qu’il narre reflète la panique qui s’est emparée des fêtards, dont plusieurs ont plongé dans le Bosphore pour échapper aux balles mortelles.
«En entendant ces bruits, plusieurs femmes se sont évanouies», dit-il. C’est le cas de l’une de ses amies. «Je l’ai prise sur mon dos et je me suis mis à courir immédiatement».
Je ne sais pas comment j’ai réussi à m’enfuir"
«Je ne sais pas comment j’ai réussi à m’enfuir», reprend Sefa Boydas, le joueur de football. «Dans ces moments-là, on n’attend pas. Ça tirait à gauche, alors on a foncé vers la droite».
«Environ 50 personnes se sont probablement enfuies de cette manière», estime-t-il. Rapidement après les coups de feu, la police arrive. «Ils sont arrivés très vite, mais ils n’ont pas pu prendre le contrôle de la situation immédiatement, ils ne savaient pas qui était le tireur. Ils nous soupçonnaient tous», dit-il.
Les autorités ont évoqué un «terroriste», mais plusieurs médias turcs ont évoqué «au moins un» tireur déguisé en père Noël. Selon le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu, «le terroriste» est toujours recherché.
"J’ai eu un pressentiment"
Ironiquement, le footballeur raconte qu’initialement il ne voulait pas se rendre à la Reina, redoutant «une bagarre, quelque chose, une bombe». La Turquie a de fait été frappée l’année dernière par plusieurs attentats, dont plusieurs ont visé des lieux fréquentés par les touristes, comme cette boîte de nuit.
«Ça ne peut pas arriver dans un endroit comme Reina !», lui dit un ami. Il se laisse convaincre. Mais, dit-il, «j’ai eu un pressentiment… J’y suis allé tard, après le Nouvel An. Ça s’est produit 10 minutes après mon arrivée».
Les policiers déguisés en père Noël
Détail macabre : les autorités, qui avaient annoncé avoir déployé 17 000 policiers dans Istanbul afin d’encadrer les festivités du Nouvel An, avaient par ailleurs précisé que des policiers seraient déguisés en père Noël pour détecter la moindre anomalie au sein des foules.