Tournoi des 6 Nations : La France tombe à Twickenham face à l’Angleterre

Si elle s'est inclinée (19-16) à Twickenham pour son premier match du Tournoi 2017, l'équipe de France a longtemps fait douter l'Angleterre, samedi soir. Qui s'en sort grâce au coaching et à son banc des remplaçants.

Le match : 19-16

L'exploit était là, tout proche. Après avoir résisté plus de 70 minutes, les Bleus ont cédé à Twickenham ce samedi après-midi, dans leur premier match du Tournoi (16-19). Cruelle désillusion pour les hommes de Guy Novès, qui ont fait jeu égal avec les Anglais dans leur antre. Avant l'essai de Ben Te'o (71e, voir plus bas) et la libération des locaux, les Français ont été admirables en défense et fait douter un XV de la Rose qui s'imaginait peut-être décrocher un 15e succès consécutif plus aisé.

Loin d'une démonstration anglaise ou des standards du 55-35 de 2015, les deux équipes sont retournées aux vestiaires à la pause à égalité (9-9). Camille Lopez, dont on peut regretter un échec dans un but à sa portée à 40 mètres (34e), avait inscrit tous les points français (7e, 13e, 20e), dans un duel à distance avec Owen Farrell (9e, 22e) et Elliott Daly (38e). La première période a été hachée par les coups de sifflet d'Angus Gardner et une indiscipline et des approximations des deux côtés. L'ailier anglais Jonny May écopait d'ailleurs d'un carton jaune pour un plaquage dangereux sur Gaël Fickou (13e), sans que les Bleus n'en profitent réellement dans les 10 minutes suivantes. Si Rémi Lamerat n'avait pas oublié Noa Nakaitaci à son intérieur sur la dernière action avant la mi-temps, les Bleus auraient pu virer en tête sans qu'on y trouve à redire.Mais en deuxième période, la pression s'est accentuée et les Anglais, timorés jusque-là, ont investi le camp français. En défense, les Bleus ont été admirables, résistant aux assauts répétés du XV de la Rose. Noa Nakaitaci a sauvé les siens en envoyant le bout du pied gauche d'Elliot Daly en touche, alors que Twickenham célébrait déjà un essai (45e). Face au mur bleu, les Anglais ont usé et abusé des coups de pied, n'y ont pas non plus trouvé la solution et ont longtemps semblé embourbé dans un jeu stéréotypé.
Il y a bien eu cette faute au sol de Lamerat qui permettait aux Anglais de prendre l'avantage pour la première fois, grâce à la botte de Farrell (12-9, 55e) mais sur leur seule offensive du deuxième acte, les Bleus ont aplati par l'entrant Rabah Slimani, idéalement servi par Kevin Gourdon (12-16, 60e). Une leçon de réalisme qui permettait de croire au meilleur pour ces Bleus-là. Mais à force de reculer, les Bleus ont craqué à la 71e minute (19-16). Il aurait pu y avoir un dernier espoir mais Jean-Marc Doussain n'a pas trouvé la touche sur une ultime pénalité. La nouvelle formule du Tournoi laisse un bonus défensif au XV de France, mais il y avait bien mieux à espérer. Rendez-vous dimanche prochain au Stade de France face à l'Ecosse.

Le joueur : Louis Picamoles a tracté les Bleus

Désigné homme du match, Louis Picamoles a impressionné. Celui qui évolue désormais à Northampton n'avait plus besoin de se faire connaître des Anglais. Mais il leur a confirmé tout son talent, et cette puissance qui lui a permis d'avancer sur tous les ballons qu'il a eus dans les mains. A la mi-temps, il avait battu à lui seul six défenseurs anglais, signe d'une activité débordante. Dépité au coup de sifflet final, le numéro 8 des Bleus peut tout de même, comme ses coéquipiers, s'enorgueillir d'une telle prestation face à l'Angleterre.

Le tournant : Ben Te'o libère Twickenham

Après l'essai de Rabah Slimani, les Anglais sont repartis à l'assaut dans les 22 mètres français. A ce moment-là, les deux options étaient claires : soit les Bleus continuaient de résister, soit ils craquaient et n'auraient plus de jus pour revenir. C'est la deuxième qui a souri aux Anglais, loin d'être flamboyants dans la douceur de Twickenham. Fidèles à eux-mêmes, ils ont d'abord envoyé leurs avants pilonner la ligne française, avant de trouver un décalage au large par son numéro 22, après huit temps de jeu. Le score était acquis pour les troupes d'Eddie Jones, qui se sont fait une belle frayeur.