La tempête “Leiv” balaie durement, mais sans drame, le Sud-Ouest
Écrit par Jonathan PIRIOU sur février 4, 2017
Bordeaux (AFP) – Des rafales de vent à 148 km/h, des écoles inutilisables au toit arraché, des axes ferroviaires coupés, 260.000 foyers privés d'électricité: "Leiv" tempête annoncée "exceptionnelle", a durement frappé le Sud-Ouest samedi matin, provoquant dégâts matériels et perturbations, mais aucun drame.
Gironde, Charente-Maritime et Charente, qui avaient été placés en vigilance rouge pour "vents violents" à partir de samedi 05H00, ont essuyé le plus fort de la tempête, sur un balayage d'un peu plus de deux heures, avant de repasser en orange dans la matinée, puis en jaune à la mi-journée.
L'alerte orange qui prévalait encore en début d'après-midi pour six départements du Centre et Centre-Est a été levée avant 16H00, alors que Leiv, se décalant vers l'est du pays, perdait progressivement son intensité, puis s'essouflait.
Tôt samedi, les départements du Sud-Ouest atlantique ont été réveillés par des bourrasques, des tuiles arrachées, des chutes de poubelles et des volets claquants.Sur le littoral aquitain, des rafales ont été enregistrées à 148 km/h au Cap Ferret (Gironde), 144 km/h à Royan (Charente-Maritime), et à jusqu'à 128 km/h à l'intérieur des terres à Cognac (Charente), 118 km/h à Châteauroux, ou 117 km/h dans les rues de Bordeaux.
"L'intensité de l'événement météorologique annoncé par Météo-France est confirmée", annonçait gravement la préfecture de Gironde dans un point à 06H00. Mais dès après 08H00, le vent avait faibli partout de manière spectaculaire.
Les pompiers sont intervenus plus de 950 fois en Gironde, Charente et Charente-Maritime, où Leiv a soufflé le plus fort, mais principalement pour des chutes d'arbres, de lignes électriques, des dizaines de routes départementales ou voies secondaires coupées, des toitures ou de la signalétique arrachées, et des secours à la personne, sans gravité.
A Lacanau (Gironde), un arbre est tombé sur une voiture dont la conductrice a pu sortir indemne. "Elle a eu peur, mais plus de peur que de mal", a indiqué à l'AFP le maire, Laurent Peyrondet. Quatre accidents de la route liés à des chutes d'arbres ont été recensés en Gironde, sans faire de blessés.
– Forts vents et prudence encore dimanche –
Le trafic ferroviaire a été par contre été fortement perturbé, le réseau coupé en plus de dix points par des arbres ou obstacles divers. Ils ont bloqué deux TGV en pleine voie, en Gironde et en Charente-Maritime, et retenu d'autres en gares, provoquant des retards allant parfois jusqu'à quatre heures. Le trafic est revenu à la normale dans l'après-midi, selon la SNCF malgré trois lignes encore suspendus: Bordeaux-Le Verdon, Saintes-Royan et Angoulême-Saintes, desservies par des bus.
A Bourcefranc-le-Chapus, près de l'île d'Oléron (Charente-Maritime), la toiture d'un lycée a été arrachée, et celle d'une maternelle endommagée. Les deux établissements ne pourront ouvrir lundi, mais la commune organisera l'accueil des élèves, selon la préfecture.
Selon Enedis (ex-ERDF), au moins 260.000 foyers ont été privés d'électricité, principalement en Nouvelle Aquitaine et dans le Centre dans le sillage de Leiv. La situation s'améliorait progressivement, mais 130.000 foyers restaient déconnectés en Nouvelle Aquitaine en fin d'après-midi, et 25.000 en Auvergne-Rhônes Alpes. Enedis a mobilisé 2.000 techniciens appuyés par des prestataires.
Dimanche, une troisième dépression -la troisième consécutive en moins de quatre jours-, "Marcel", était attendue sur la côte atlantique, mais de moindre intensité, avec des vents de 100-110 km/h.
De fortes vagues restaient attendues sur le littoral, mais à l'impact "submersion" amoindri par de petits coefficients de marée (inferieur à 60). Selon Météo-France, après une accalmie dans la nuit, le vent d'ouest sera de nouveau soutenu dimanche, soufflant à 80/90 km/h le matin sur la façade atlantique, localement 100/120 km/h vers la mi-journée entre les Charentes et les Landes.
Les mesures de restriction de circulation de poids-lourds sur le réseau national, qui avaient immobilisés 2.300 camions depuis minuit en Nouvelle-Aquitaine, ont été levées en mi-journée samedi, mais parcs et jardins devaient rester fermés dimanche dans plusieurs villes, dont Bordeaux et La Rochelle.