Sondages en berne, manifestation… Le couronnement de Charles III agace beaucoup au Royaume-Uni
Écrit par Jonathan PIRIOU sur avril 19, 2023
En se baladant les rues de Londres, difficile d’imaginer que la ville accueillera dans trois semaines un évènement inédit depuis 70 ans. Alors que dès la mi-mai l’an dernier, la capitale anglaise s’était parée de drapeaux violets à l’effigie d’Elizabeth II pour son jubilé de platine début juin, rien ne fait signe vers le couronnement de Charles III. Ce n’est qu’une fois sur le Mall, la longue avenue qui mène jusqu’à Buckingham Palace, que se déploient de larges Union Jack accrochés à des poteaux surmontés de couronnes.
Dans les boutiques de souvenirs aussi, Charles III peine à se faire une place face à sa mère encore omniprésente sur les tasses, torchons et autres magnets. Même dans le magasin très officiel du palais, les goodies à l’effigie du couronnement sont bien moindres que ceux dévoilés pour le jubilé. Même si les vendeurs tentent de nous convaincre du contraire. Le nouveau roi d’Angleterre ferait-il profil bas ? En annonçant la date de son couronnement, le souverain avait promis un évènement plus sobre et plus moderne que celui d’Elizabeth II en 1953.
La révolte écossaise
Une façon aussi, sans doute, de tenter d’apaiser les plus récalcitrants. Et ils sont nombreux à en croire plusieurs sondages publiés par YouGov, qui depuis plusieurs années maintenant mesure la popularité des membres de la famille royale auprès des Britanniques. Même décédée, Elizabeth II reste la favorite de ses sujets avec 80% d’avis favorables quand Charles III, lui, ne se classe que cinquième avec 55%, derrière sa sœur la princesse Anne, son fils le prince William et sa belle-fille Kate. Son épouse et future reine Camilla stagne à 38% d’opinions positives. À l’approche de la cérémonie qui le fera officiellement roi, les enquêtes d’opinion ne penchent pas franchement en sa faveur. Ils sont 64% à “n’être pas beaucoup intéressés” (35%) voire “pas du tout” (29%) par son couronnement.