Six associations de riverains d’exploitations agro-industrielles déplorent être les “victimes collatérales” de la mise en pause annoncée par le gouvernement du plan Ecophyto, censé engager une réduction progressive des pesticides
Écrit par Jonathan PIRIOU sur février 5, 2024
Six associations de riverains d’exploitations agro-industrielles déplorent être les “victimes collatérales” de la mise en pause annoncée jeudi par le gouvernement du plan Ecophyto, censé engager une réduction progressive des pesticides, dans une tribune transmise à l’AFP.
“Nous, riverains, vivants des campagnes, voulons que chaque agriculteur et agricultrice puisse vivre dignement de son travail tout en garantissant la protection de la biodiversité et de la santé de tous”, écrivent Alerte Pesticides Haute Gironde, Avenir Santé Environnement, le Collectif de Soutien aux Victimes des Pesticides de l’Ouest, Riverains Ensemble Durance, Stop aux Cancers de nos Enfants et Vaurais Nature Environnement, dans ce texte envoyé dimanche soir.
“Que nous ne courrions plus le risque, lorsque nous sortons dans nos jardins, que nous buvons notre eau ou que nos enfants partent à l’école, de contaminations chroniques par des pesticides”, poursuivent les associations, qui regrettent le manque de “transparence” et d’informations sur les produits épandus.
“Avant un épandage, nous ne sommes pas prévenus. Si nous sommes absents, nous ne savons pas que le linge, les jeux des enfants, les fruits et légumes qu’on cultive sont touchés. Le centre antipoison nous conseille de tout nettoyer: fruits et légumes, tables et chaises de jardin, jouets…”, ajoute le collectif. “Nos enfants sont les plus vulnérables, et nombreux sont touchés par des cancers pédiatriques”, souligne-t-il.
Selon ces associations, l’annonce jeudi par le Premier ministre Gabriel Attal d’une suspension des négociations autour du futur plan Ecophyto 2030 censé réduire de moitié l’utilisation des pesticides d’ici 2030 (par rapport à 2015-2017) est “une farce puisque celui-ci prévoyait de continuer à ne rien exiger”.
Mais c’est aussi un “signal fort annonçant que la réduction de l’usage des pesticides n’est plus à l’ordre du jour”, ajoutent-elles, en réclamant des “moyens ambitieux pour poursuivre la transition en cours vers une sortie des pesticides de synthèse”.