Salto a séduit 100.000 utilisateurs en trois semaines
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 18, 2020
Salto s’installe dans le paysage. Selon nos informations, le service de vidéo à la demande par abonnement opéré par TF1, M6 et France Télévisions a recruté lors de ses trois premières semaines d’existence autour de 100 000 utilisateurs. Un démarrage plutôt encourageant. À titre de comparaison, en septembre 2014, lors de son arrivée en France, Netflix avait atteint cette jauge en l’espace de deux semaines. Depuis, la SVOD s’est démocratisée. Mais dans le même temps, la concurrence s’est également renforcée…
Rien n’est encore joué puisque ces inscrits de la première heure à la plateforme française bénéficiaient, comme pour Netflix à l’époque, d’un mois d’essai gratuit. À partir de vendredi, cette offre deviendra caduque pour certains d’entre eux. L’occasion de vérifier combien se convertiront aux formules payantes qui s’échelonnent de 6,99 euros à 12,99 euros.
Si Salto refuse de commenter ce chiffre de 100 000 utilisateurs engrangés en trois semaines, le service a toutefois accepté de partager quelques données sur le profil des abonnés et leur mode de consommation. «Nos utilisateurs passent en moyenne plus de 2 heures par jour et jusqu’à 2h30 le week-end, détaille Thomas Follin, le directeur général de Salto. Et cette tendance est en augmentation. Nous constatons par ailleurs que les foyers qui utilisent la plateforme se connectent 10 fois par semaine en moyenne. Ces premiers retours sont très prometteurs, il prouve que Salto, une fois adopté, s’ancre dans les usages».
Autre enseignement, «plus d’un tiers des abonnés consomment les programmes en live et en streaming», poursuit le dirigeant. Le service a en effet pour particularité d’offrir un passage «sans couture» entre l’univers de la télévision linéaire et celui du streaming, à la demande. Preuve que Salto ne s’adresse pas uniquement à la jeune génération, «un quart des utilisateurs a plus de 50 ans et 60% ont entre 25 et 49 ans». En outre, «82% des utilisateurs habitent hors de Paris». Où précisément? «Ils sont équitablement répartis dans toutes les régions de France, entre zones urbaines et non urbaines. C’est la preuve que Salto est une offre populaire. Ce n’est pas l’apanage des CSP+ urbain», assure Thomas Follin.
Accord avec un opérateur télécom
En moyenne, entre 2 et 6 écrans sont connectés dans les foyers abonnés à Salto. Et 30% de la consommation s’effectuent sur le téléviseur. Ce sera peut-être davantage demain. Salto doit être déployé notamment sur de nouvelles gammes de téléviseurs. Surtout, le service devrait aussi arriver sur les box des opérateurs Telecom. «Nous avons déjà signé un accord de distribution avec un FAI et nous sommes en discussions avec d’autres», confie le DG, sans toutefois divulguer le nom de l’opérateur en question.
Quant à la typologie des contenus visionnés, il s’agit «à plus de 50% de créations françaises». Ce qui correspond à l’offre de Salto, dont l’ambition est d’être «la plus grande vitrine» de programmes tricolores. Aux côtés des séries et de la fiction qui se taillent la part du lion, 35% de la consommation concerne toutefois les divertissements, magazines, documentaires… Parmi les 10 000 heures de programmes disponibles, El Embarcadero, la série inédite du créateur de la Casa del Papel, ou encore Ils étaient 10, l’adaptation du roman d’Agatha Christie «Dix petits Nègres», sont plébiscitées. De même que les avant-premières des feuilletons quotidiens DNA, Ici tout commence, Un si grand soleil et Plus belle la vie. Mais cela n’empêche pas les «marques doudou de la télévision», telle Desperate Housewife, de se retrouver parmi les programmes les plus consommés sur Salto…