Ronaldo, Real à la turinoise, failles mentales : le PSG est face à une montagne avec le Real
Écrit par Jonathan PIRIOU sur décembre 11, 2017
LIGUE DES CHAMPIONS – Opposé au Real Madrid, double tenant du titre, en huitième de finale de la C1 en février et mars prochain, le Paris Saint-Germain a hérité du pire tirage possible. Un tirage qui devra le faire sortir de sa zone de confort.
Cristiano Ronaldo, une machine de guerre taillée pour la C1
Sortir une individualité d'un collectif est à priori une énorme erreur. Sauf que l'individualité en question se nomme Cristiano Ronaldo. Sacré pour la cinquième fois de sa carrière Ballon d'Or, la semaine dernière à Paris, le CV du Portugais n'est plus à présenter. Il parle de lui-même. C'est celui d'un alien qui dépasse n'importe quel cadre. Le capitaine de la sélection portugaise reste plus que jamais la menace N.1 pour tout club aspirant à quelque chose dans cette Ligue des champions et le PSG a toutes les raisons au monde de se méfier. Tous les grands d'Europe passés à la moulinette ces dernières saisons vous le diront : il est impossible à contrôler. A 32 ans, et en pleine gestion de son début de fin de carrière, son imprévisibilité fait sa force. Avec lui, la notion de match à domicile et à l'extérieur n'a plus aucune signification (5 buts sur 9 marqués à l'extérieur). Bernabeu, le Parc des Princes, oubliez ces noms avec lui.Contrairement aux idées reçues, la volonté de gagner de l'attaquant madrilène ne détruit elle aucun collectif. Elle aspire au contraire : à se surpasser et la finale de l'Euro 2016 en a été le meilleur exemple qui soit. Quatre fois vainqueur de la compétition (2008, 2014, 2016, 2017), Ronaldo est le leader idéal pour jouer en Europe car c'est un homme qui se nourrit de ses conquêtes sportives. La soif de gagner correspond à de l'essence chez lui. La possibilité de gagner une troisième C1 de rang va vous motiver comme rarement ce champion.
CR7 sera un danger pour le Paris Saint-Germain non pas parce qu'il est Cristiano Ronaldo mais parce que le plat préféré de Ronaldo est par nature la Ligue des champions. Peu importe qu'il ait connu un début d'exercice poussif dans l'ensemble – malgré ses neuf buts inscrits en phase de groupes – le joueur de Madère est un requin. Et la phase finale de la C1 correspond à du sang dans son esprit. Le meilleur exemple de cet appétit qui va crescendo – au moment où ça compte vraiment – reste ses dix buts marqués en phase finale la saison dernière, après avoir seulement trouvé l'ouverture à deux reprises au premier tour. Le genre de performance qui vous prévient de ce que ce champion peut avoir sous le capot.
Cristiano Ronaldo etsa collection de Ballons d'OrGetty Images
Contrairement aux idées reçues, la volonté de gagner de l'attaquant madrilène ne détruit elle aucun collectif. Elle aspire au contraire : à se surpasser et la finale de l'Euro 2016 en a été le meilleur exemple qui soit. Quatre fois vainqueur de la compétition (2008, 2014, 2016, 2017), Ronaldo est le leader idéal pour jouer en Europe car c'est un homme qui se nourrit de ses conquêtes sportives. La soif de gagner correspond à de l'essence chez lui. La possibilité de gagner une troisième C1 de rang va vous motiver comme rarement ce champion.
CR7 sera un danger pour le Paris Saint-Germain non pas parce qu'il est Cristiano Ronaldo mais parce que le plat préféré de Ronaldo est par nature la Ligue des champions. Peu importe qu'il ait connu un début d'exercice poussif dans l'ensemble – malgré ses neuf buts inscrits en phase de groupes – le joueur de Madère est un requin. Et la phase finale de la C1 correspond à du sang dans son esprit. Le meilleur exemple de cet appétit qui va crescendo – au moment où ça compte vraiment – reste ses dix buts marqués en phase finale la saison dernière, après avoir seulement trouvé l'ouverture à deux reprises au premier tour. Le genre de performance qui vous prévient de ce que ce champion peut avoir sous le capot.
La préparation physique optimisée du Real Madrid
Regardez bien les trajectoires du Real Madrid et de la Juventus Turin en cette première partie de saison : résultats inégaux, jeu passable, difficulté à marquer, manque de rythme, blessures, bref tous les symptômes d'une équipe pas au top physiquement. Car c'est bien ce qui est arrivé au Real de Zidane, il a subi de plein fouet sa préparation physique, pensée et concoctée par l'Italien Antonio Pintus, que Zidane avait côtoyé à la Juventus il y a vingt années avant d'en faire la pierre angulaire de son staff technique. Le Real de Zidane n'est rien d'autre que la transposition moderne de la Juventus des années 1990. Une équipe avec des croix sur son calendrier.
La méthode prônée par Antonio Pintus est vieille comme le monde : préparation physique absolue et digne d'un régiment militaire. Un mode de fonctionnement radical – travail d'équilibre en gymnase, sur le terrain et courses de 30 minutes – qui avait mis Zizou sur les rotules lors de son arrivée à Turin en 1996, au point d'en vomir après chaque séance. Avec Pintus aux manettes, un homme qui ne laisse rien au hasard, le but est de ne pas performer en novembre mais à la mi-février, et de vivre son summum au printemps. "C'est un travail dur psychologiquement", reconnaissait récemment le préparateur physique. Comme son prédécesseur, le Real 2017/2018 est en train d'encaisser sa préparation. Mais il ira bien en 2018.
Saluée par tout Madrid la saison dernière après la conquête de la "Duodécima", la recette du Transalpin, surnommé "Le Lasso" en Italie, en a pris un coup après le début de saison bien inégal de la Casa Blanca. C'est de coutume à Madrid, quand ça ne va pas on dézingue. Le Real à l'italienne voulu par Zidane, et de nouveau vainqueur en C1 sous Carlo Ancelotti, est probablement la meilleure chose qui soit arrivée au club espagnol ces dernières saisons. "Son expérience et son travail sont différents", expliquait Zidane plus que jamais sûr de ses méthodes. Des méthodes qui lui valent d'avoir deux C1 à son palmarès en deux ans.
Emery n'aime pas les géants d'Espagne
Il sera nullement question de remettre les compétences du Basque en question, car ses triomphes récents et ses résultats en cette première partie de saison plaident pour lui. Mais il subsiste toujours ce petit doute quand une de ses équipes affronte un adversaire plus gros, principalement à l'extérieur. Il manque un soupçon de confiance en soi. Ce PSG, même renforcé par des leaders à caractère que sont Neymar et Daniel Alves, a encore des progrès à faire dans ce domaine. L'heure est d'ailleurs plus au constat qu'à la critique. Le parcours d'Emery est celui d'un malade de football confronté aux affres du football moderne et au besoin de résultats immédiats.
La chute face au Bayern à Munich en a constitué un exemple frappant, et l'ensemble de la saison dernière aussi, une équipe dirigée par Unai Emery a des doutes en elle avant de faire un grand déplacement ou quand elle se retrouve face à enjeu qui peut la dépasser, au point d'en oublier son football. Ce qu'a vécu le PSG à Barcelone en mars dernier, puis à de nombreuses reprises en 2017, Valence, entre 2008 et 2012, et Séville dans un autre registre entre 2013 et 2016, l'avaient également vécu à des degrés divers. Cette incapacité à se sublimer à l'extérieur lui avait été très fortement reproché à Valence où baisser la tête n'est pas admis par l'exigeant public de Mestalla. En quatre saisons, Emery n'avait réussi à faire chuter le Real qu'à deux reprises, idem à Séville, mais à domicile. Il faudra pourtant que son PSG survive à un déplacement au Bernabeu pour espérer quelque chose. Un endroit où il n'est jamais arrivé à gagner.