Richard Ferrand décroche la présidence du Conseil constitutionnel… à une voix près
Écrit par Jonathan PIRIOU sur février 19, 2025
Le scrutin décisif s’est finalement révélé positif pour Richard Ferrand… et Emmanuel Macron. L’ancien président de l’Assemblée nationale a décroché la présidence du Conseil constitutionnel ce mercredi 19 février 2025.
Muriel Jourda, présidente LR de la commission des Lois du Sénat, a fait savoir que cela s’était joué à une voix près.
Avant qu’il ne prenne la parole à l’Assemblée nationale et au Sénat, l’issue du vote était particulièrement indécise, en raison notamment de la décision des députés LR de voter contre cette nomination. Mais les députés RN, ainsi que leurs collègues du groupe d’Éric Ciotti, ont désserré l’étau autour du fidèle macroniste, en faisant savoir à l’issue de l’audition qu’ils ne prendraient pas part au vote.
Pour barrer la route à l’ancien président de l’Assemblée, il aurait fallu que trois cinquièmes des suffrages exprimés dans les commissions des Lois de l’Assemblée et du Sénat s’opposent à sa nominationRichard Ferrand s’est défendu
« J’ai toujours été et je reste un homme libre« . Fragile candidat à la présidence du Conseil constitutionnel, Richard Ferrand a répondu ce mercredi 19 février 2025 au feu roulant des questions des membres de la commission des lois de l’Assemblée, levant l’opposition du Rassemblement national qui a décidé de s’abstenir. Je ne suis pas un professionnel du droit, c’est vrai, mais comme vous un serviteur de la République », a déclaré dans son propos introductif l’ancien député socialiste puis macroniste (2012-2022).
Et pour répondre d’emblée aux critiques concernant sa proximité avec Emmanuel Macron, qu’il a aidé à entrer à l’Elysée, M. Ferrand a assuré avoir « toujours été (…) un homme libre ». « L’indépendance d’esprit est ma nature et ma culture », a-t-il insisté.
Un troisième mandat d’Emmanuel Macron ? « Cela n’a jamais été ma pensée »
Sans surprise, la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, a vilipendé dans cette candidature, un « caprice suprême » du Président, « un choix de confort ».
« Nous nous opposons à votre nomination comme à Emmanuel Macron, qui ne saurait en aucun cas prétendre, comme vous le suggérez, à un troisième mandat », lui a-t-elle lancé, dans une allusion à une interview de Richard Ferrand où il avait dit regretter « à titre personnel » la limitation du mandat présidentiel dans le temps.
« Je connais l’article six de notre constitution et naturellement, il s’appliquera au Président actuel comme il s’appliquera à d’autres », a-t-il assuré. Un troisième mandat consécutif pour Emmanuel Macron, cela « n’a jamais été ma pensée, ni mon désir », a-t-il assuré, lui assurant ne pas avoir une « âme de valet ».
Avec AFP.