REDOUBLEMENT, BREVET, GROUPES DE NIVEAUX… CE QU’IL FAUT RETENIR DES ANNONCES D’ATTAL POUR LES COLLÈGES ET LYCÉES
Écrit par Jonathan PIRIOU sur décembre 5, 2023
Le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal a dévoilé ce mardi une longue série de mesures qui cherchent à relever drastiquement le niveau des collégiens et des lycéens, notamment en français et en mathématiques.
Alors qu’un nouveau rapport Pisa alerte sur le niveau des élèves Français, le ministre de l’Éducation a présenté ce mardi 5 décembre son plan de réforme du système éducatif, un électrochoc à tous les étages de l’école”.
Gabriel Attal a affiché la volonté d’une école “plus exigeante” et “synonyme d’efforts” pour les élèves. Il a également ambitionné un rétablissement de “l’autorité pédagogique”. Groupes de niveaux, examens “plus difficiles”… Voici ce qu’il faut retenir de ce plan pour un “choc des savoirs”.
Sur le redoublement, les familles n’auront “plus le dernier mot”
Ce sera désormais “l’équipe pédagogique” et les professeurs, et non plus les familles, qui auront “le dernier mot s’agissant” du redoublement de l’élève. “Dès le premier trimestre de l’année 2024, je publierai un décret qui rendra à l’équipe pédagogique – et non plus aux familles – le dernier mot s’agissant du redoublement de l’élève”, a précisé Gabriel Attal.
Deux cas de figure seront possibles. Soit l’élève présente un niveau en dessous des attentes mais peut profiter d’un “tutorat pendant les vacances scolaires”, des stages qui existent déjà l’été et lui permettent de poursuivre si la remise à niveau est suffisante. Dans l’autre cas, pour des élèves “en très grande difficulté”, le redoublement sera exigé sans repêchage.
Interdit en maternelle, découragé et soumis à l’approbation des parents en primaire, le redoublement est en baisse constante dans le secondaire. En 2020, on n’a compté que 0,7% de redoublants parmi les effectifs de 6e, 0,5% en 5e, 0,4% en 4e et 2% en 3e.
La mesure du redoublement ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté éducative. Selon le Centre national d’étude des systèmes scolaires, une instance indépendante, “dans la majorité des études, le redoublement n’a pas d’effet sur les performances scolaires à long terme”. Il a “en revanche, toujours un effet négatif sur les trajectoires scolaires et demeure le meilleur déterminant du décrochage”.
“Il vaut mieux faire sa primaire en 6 ans que de rater au collège”, a jugé Gabriel Attal.
• Vers un brevet plus difficile et obligatoire pour accéder au lycée
Gabriel Attal a annoncé mettre fin au “correctif académique qui réévalue artificiellement” les notes du brevet. “Les épreuves terminales représenteront 60% de la note finale, au lieu de 50% aujourd’hui”, peut-on lire dans son courrier à la communauté éducative.
Le diplôme du brevet conditionnera désormais l’accès direct au lycée. Les élèves en difficulté et qui n’obtiendront pas leur brevet ne feront pas leur entrée en seconde l’année suivante, “mais rejoindront une classe ‘prépa-lycée’ pour consolider leur niveau”, avait ajouté le ministre, sans plus de détail, avant la présentation complète de son plan en début d’après-midi. Un dispositif dont les contours n’ont pas encore été précisés.