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Quels sont les services d’urgences en grève en France ?

Écrit par sur juin 6, 2019

Le mouvement de grève continue de s’étendre dans les urgences françaises. Au total, 84 services (en bleu sur la carte) – contre 62 le 20 mai dernier – étaient engagés dans la mobilisation, mercredi 5 juin, selon le décompte réalisé par le groupe “coordination” du collectif inter-urgences, qui regroupe des personnels paramédicaux (aide-soignants, infirmiers, accueil…). Des contacts ont également été noués avec une centaine d’autres services (en vert sur la carte) et une journée de mobilisation nationale est prévue jeudi 6 juin, alors que le congrès des urgentistes est organisé à Paris, où plus d’une vingtaine de services sont actuellement en grève.

Le collectif a commencé à se structurer après le mouvement social déclenché à l’hôpital parisien Saint-Antoine, mi-mars, à la suite d’une série d’agressions. “Tous les services d’urgences ont des revendications locales”, précise le collectif à franceinfo, mais “il existe également un tronc commun de revendications, parmi lesquelles la reconnaissance de la spécificité du travail dans ces services”. Une partie des personnels est notamment mobilisée pour réclamer davantage d’effectifs et de moyens.

Des grèves limitées dans leur expression

Ces mouvements de grève, dans la pratique, ont peu de conséquences sur l’accueil des patients car le personnel soignant peut faire l’objet d’une assignation. Les grévistes doivent donc revenir sur leur temps de repos pour manifester devant les urgences ou se contenter d’un badge “en grève” lorsqu’ils travaillent. Le 8 mai dernier, le collectif inter-urgences avait tout de même appelé à un débrayage symbolique de cinq minutes.

Dans les cas les plus extrêmes, lorsque les arrêts maladie sont trop nombreux par exemple, le personnel peut même faire l’objet d’une réquisition par les forces de police ou de gendarmerie. “Les forces de l’ordre sont venues tambouriner à la porte d’une infirmière à 1 heure du matin !”, dénonce le médecin Eric Loupiac, urgentiste à Lons-le-Saunier (Jura) et délégué de l’association des médecins urgentistes de France (Amuf). “Elle avait pourtant travaillé 72 heures dans la semaine.” Le mouvement semble tout de même se durcir, comme le montre l’exemple récent de l’hôpital parisien Lariboisière, où une partie des équipes de nuit a posé un arrêt maladie, lundi, et ne s’est pas présentée au travail.

“Le but n’est pas d’essayer d’avoir l’ensemble des services d’urgences [environ 520 concernant l’hôpital public] en grève”, précise toutefois le collectif inter-urgences à franceinfo. Pour les personnels en colère, la réalisation de cette carte est davantage une réponse à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, accusée d’avoir minimisé, dans un premier temps, l’ampleur du mouvement.