Quatre soldats israéliens tués dans une attaque au camion à Jérusalem
Écrit par Jonathan PIRIOU sur janvier 8, 2017
Après des mois d’une relative accalmie, la violence palestinienne a fait son retour à Jérusalem, dimanche 8 janvier. Un assaillant conduisant un camion-benne a foncé dans un groupe de soldats israéliens, tuant quatre d’entre eux, selon un médecin de United Hatzalah, le service d’urgences arrivé sur place en premier. L’assaillant a ensuite été abattu, alors qu’il tentait encore de manœuvrer le véhicule.Benyamin Nétanyahou, qui s’est rendu sur place, a estimé que l’attaque relevait du « même schéma » que celui vu à l’oeuvre dans les attaques à Nice et à Berlin, conduites par des individus se réclamant de l’organisation Etat islamique.
Les soldats suivaient une formation pour devenir officiers. Ils venaient d’arriver sur la promenade Sherover-Haas, dans le sud de Jérusalem. Il s’agit d’un haut lieu touristique offrant une vue panoramique sur la ville, des remparts à l’ouest, surplombés par l’Esplanade des mosquées (Mont du temple pour les juifs) jusqu’au mur de séparation, serpentant sur les collines à l’est.
Un bus les avait déposés quelques instants plus tôt, vers 13 h 30, lorsque le camion-benne a approché sur la route longeant la promenade, puis a accéléré, roulant sur la pelouse et percutant les soldats de plein fouet. Outre les personnes mortes, une douzaine d’autres ont été transportées dans plusieurs hôpitaux. Les camarades des victimes, très choqués, ont été rassemblés à l’écart des journalistes. Certains sanglotaient, d’autres s’enlaçaient.
La police a précisé que les quatre personnes tuées, trois femmes et un homme, étaient toutes âgées d’une vingtaine d’années.
111 attaques au cours de l’année 2016, selon l’armée
Selon la police, la nature terroriste de l’attaque ne fait aucun doute. Une vidéo de l’attaque montre qu’à aucun moment, le véhicule ne tente d’éviter les jeunes soldats, debout à côté de leur bus.
Le chauffeur viendrait du quartier palestinien voisin de Jabel Mukaber. Lea Schrieber était guide de l’un des groupes présents au moment de l’attaque : « Cela leur a pris du temps pour le tuer, il a eu le temps de faire un demi-tour, dit-elle. Des soldats se sont cachés derrière un muret, par crainte d’une autre attaque, d’autres ont commencé à apporter des soins d’urgence. »
D’après le directeur de la police, Roni Alsheich, arrivé sur place, le conducteur du camion disposait d’un permis de conduire et d’une plaque d’immatriculation israéliens. « Il n’y a pas de vraie séparation entre nous et les Palestiniens, explique Molly Livingstone, 33 ans, comédienne, dont les enfants vont dans une école à proximité. Je me promène souvent ici, j’y étais encore ce matin. Quand on entend une sirène dans les parages, on retient son souffle. Quand il y en a trois à la suite, on sait que c’est foutu, il y a une attaque. »
Une vague d’attaques palestiniennes non coordonnées, commises le plus souvent par de jeunes assaillants, a débuté en octobre 2015 en Israël et en Cisjordanie. Elle a coûté la vie à 247 Palestiniens (dont une majorité d’assaillants), 40 Israéliens, deux Américains, un Jordanien, un Erythréen et un Soudanais.
Selon un décompte de l’armée, il y aurait eu 111 attaques au cours de l’année 2016, de différentes natures, une majorité étant au couteau. La plus meurtrière a eu lieu à Tel Aviv, dans le centre commercial Sarona, le 8 juin. Quatre civils avaient été tués dans une attaque à l’arme à feu, commise par deux Palestiniens