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Quand les Bleus oublient d’être des guerriers…

Écrit par sur juin 9, 2019

QUALIFICATIONS EURO 2020 – L’équipe de France a subi une grosse déconvenue en s’inclinant le plus logiquement du monde samedi en Turquie (2-0). Dominés dans tous les aspects du jeu, les Bleus ont surtout déçu dans l’attitude. Et quand ils n’ont pas cet état d’esprit de guerrier, ces Tricolores n’ont plus grand-chose des hommes sacrés champions du monde en Russie l’été dernier. Notre antisèche.

Le jeu : Le néant

Les Bleus n’ont rien fait de bon. Dans l’attitude, dans l’agressivité, dans la cohésion collective et dans le niveau technique, ils n’ont jamais su se mettre à la hauteur d’une équipe turque particulièrement saignante à Konya. L’indigence offensive tricolore était particulièrement criante. Les hommes de Didier Deschamps ont été incapables de hausser le rythme pour déséquilibrer la défense adverse. Et ce n’était pas mieux derrière avec deux erreurs parfaitement exploiter par la Turquie. Les locaux auraient même pu l’emporter sur un score plus large. Cela en dit long sur la faiblesse affichée par l’équipe de France sur cette rencontre.

Les joueurs : Et pourtant, c’était du bon Lloris

Sans lui, l’addition aurait été encore plus corsée. Plombée par sa défense sur les deux buts turcs, Hugo Lloris a signé des parades déterminantes pour que la défaite ne prenne pas des allures de correction. Mais le capitaine des Bleus était bien trop seul pour éviter le naufrage. De Raphaël Varane à Kylian Mbappé en passant par Paul PogbaBlaise MatuidiAntoine Griezmann ou Olivier Giroud, les individualités si fortes habituellement du groupe de Didier Deschamps ont sombré. C’était tout l’inverse du côté turc. Et Cengiz Under, à l’origine du premier but et auteur du deuxième, a parfaitement sublimé le chef d’œuvre collectif des locaux.

Le facteur X : Konya, un véritable enfer

Les Bleus s’attendaient à un accueil hostile. Mais c’était encore pire que ça. Conspués dès l’échauffement et bruyamment sifflés tout au long de la rencontre, les hommes de Didier Deschamps ont semblé littéralement submergés par l’ambiance de Konya. À l’inverse, la Turquie a été sublimée par les chants assourdissants de ses supporters durant tout le match. Le public a parfaitement joué son rôle de 12e homme. Même si cela ne justifie la prestation calamiteuse de l’équipe de France, cela peut l’expliquer en partie.

La stat : 0

Pas un seul tir cadré. C’est le triste bilan de l’attaque des Bleus à Konya. Les Français n’ont adressé que quatre frappes vers le but turc et aucune n’a trouvé le cadre. Rarement les Tricolores n’avaient affiché de telles difficultés en attaque. C’est même une première sur les dix dernières années.

La décla : Didier Deschamps (sélectionneur de l’équipe de France)

” Après une prestation collective comme ça, il n’y a rien à retenir de positif.”

La question : Un simple avertissement, vraiment ?

Le constat s’imposerait s’il n’y avait pas déjà eu cette défaite face aux Pays-Bas en novembre (2-0). Une rencontre où les Tricolores étaient déjà passés à côté de leur sujet dans les grandes largeurs. Mais les Néerlandais avaient bien plus d’arguments que cette équipe de Turquie diminuée par les absences d’Emre Belözoglu, Ozan Kabak, tandis qu’Hakan Çalhanoglu était sur le banc au coup d’envoi. Sur le papier, il n’y avait vraiment pas photo entre les deux équipes. Sur le terrain non plus, mais pas dans le sens attendu.

Les Bleus alignaient pourtant neuf titulaires de l’équipe sacrée championne du monde en juillet dernier face à la Croatie (4-2). Mais les deux qui manquaient n’auraient vraiment pas été de trop à Konya. L’impact de Lucas Hernandez et de N’Golo Kanté dans la combativité a suffisamment été souligné pour ne pas voir que ces deux hommes faisaient cruellement défaut à l’équipe de France en Turquie. Le forfait de Kanté, annoncé jeudi, a été particulièrement préjudiciable. Sans lui, Pogba n’a jamais eu son rayonnement habituel et tout le collectif tricolore en a souffert.

Mais l’absence de son infatigable milieu de terrain ne peut justifier à elle seule la débâcle tricolore. Les Bleus n’y étaient pas, tout simplement, comme face aux Néerlandais à l’automne dernier. Ils n’ont jamais affiché cet état d’esprit de guerrier qui a tant fait leur force lors de cette glorieuse campagne de Russie. Et sans cela, malgré la qualité de leurs individualités, ils n’ont plus du tout la même marge. Que ce soit face à une opposition relevée comme les Pays-Bas ou dans un contexte hostile comme en Turquie. Les Français ne doivent plus l’oublier.