Pourquoi dit-on que la planète vit à crédit à compter d’aujourd’hui
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juillet 29, 2019
Le Jour du dépassement marque le moment où nous utilisons plus de ressources naturelles que ce que la Terre est capable de produire et compenser en un an. Il est recalculé chaque année, tout comme les “scores” passés.
Ça y est, nous vivons à crédit. Cette fois-ci, le Jour du dépassement tombe ce lundi 29 juillet. A partir d’aujourd’hui, et ce jusqu’à la fin de l’année 2019, nous utilisons plus de ressources naturelles pour subvenir à nos besoins que ce que la Terre peut régénérer en une année.
Le Jour du dépassement est une sorte de borne marquant le moment où “nous avons pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres et cultivé plus de terre que ce que la nature peut nous offrir au cours d’une année”, illustre WWF.
Calculé par le think tank Global Footprint Network, le Jour du dépassement (Overhsoot Day en anglais) se base sur les statistiques de l’ONU ainsi que des données additionnelles comme celles du Global Carbon Project qui mesure les émissions de gaz à effet de serre.
Les Jours du dépassement précédents recalculés chaque année
Grâce à ces données, la somme de ce que la Terre est capable de régénérer en une année est divisée par le “budget” humain en ressources naturelles, puis multipliée par 365.
Précision importante: la méthode de calcul est revue chaque année pour être la plus précise possible, ce qui fausse les comparaisons d’année en année en lisant d’anciens articles. Ainsi, en 2018, avec les méthodes de l’époque, le Jour du dépassement a été fixé au 1er août. Avec les méthodes de 2019, il a été revu au 29 juillet, soit le même jour que cette année.
Il est donc plus fiable d’observer l’évolution globale de la limite sur plusieurs décennies, avec une seule méthode de calcul d’une année donnée, conseille le Global Footprint Network. C’est plus juste que de comparer d’année en année, sur la seule base de données mentionnées dans des articles qui ont été mises à jour depuis.
Le Jour du dépassement comprend aussi le calcul de combien de planètes et de pays il nous faudrait pour que la Terre subvienne à nos besoins excessifs. La France est dans le top 10 des gros consommateurs: si tout le monde vivait comme nous sur Terre, il nous faudrait 2,7 planètes pour survivre.
Nous sommes derrière la Suisse (2,8), l’Allemagne (3,0), la Russie (3,2) ou encore les Etats-Unis (5,0 planètes). En revanche, si nous vivions comme des Indiens, nous pourrions nous contenter de notre seule Terre (0,7). Ainsi, l’Union européenne a épuisé ses ressources le 10 mai dernier.
1,75 Terre pour tenir le rythme
La comparaison a aussi été faite par pays. L’ordre est un peu différent ici. En tête de “podium” se trouve le Japon, qui devrait être multiplié par 7,7 pour subvenir aux besoins de ses citoyens, devant l’Italie (4,7) ou la Suisse (4,6). Il faudrait aux Indiens 2,7 pays, aux Etats-Unis 2,2 et à la France 1,9. En tout et en moyenne, à la vitesse où nous exploitons les ressources naturelles de la Terre, il nous faudrait 1,75 planète pour tenir le rythme.
Si tous les ans, par nos efforts pour réduire notre empreinte écologique, nous repoussons de 5 jours la date du Jour du dépassement, nous pouvons atteindre l’équilibre en 2050!”, insiste WWF dans un communiqué. Pour cela, l’ONG conseille non seulement de réduire nos émissions de CO2, mais aussi de manger moins de protéines animales et éliminer le gaspillage alimentaire.
Le Global Footprint Network a aussi créé un calculateur d’empreinte écologique personnelle, disponible en français, anglais, chinois, allemand, hindi, portugais, espagnol et italien, afin de déterminer son propre “Jour du dépassement”.