Points relais saturés, colis déroutés : des chiffres de livraison historiques à l’approche de Noël

A cinq jours de Noël c’est la frénésie dans les centres de tri de colis. Ce mercredi est même le pic du pic d’activité des fêtes de fin d’année pour la Poste. Le groupe prévoit d’acheminer près de 106 millions de Colissimo sur la période dont “plus de 3,2 millions rien que ce mercredi”, explique Christophe Bouju, directeur des livraisons au groupe La Poste. Et les chiffres sont tout aussi historiques chez les concurrents. Avec 450.000 colis traités chaque jour ces derniers temps par le transporteur Mondial Relay. Un boom qui fait un peu dérailler le système. Points relais saturés, colis déroutés. La rançon du succès.

Tous les points relais chez moi sont indisponibles”

Devant une toute petite boutique de téléphonie d’Issy-les-Moulineaux dans les Hauts-de-Seine, trois palettes de colis retenus dans du plastique noir empiètent sur le trottoir. Ces montagnes de colis sont aussi hautes que Laurie. “C’est impressionnant, il y en a énormément partout, constate la cliente de ce point relais. Beaucoup plus que d’habitude j’ai l’impression mais ce n’est pas étonnant, tout le monde se fait livrer, notamment avec la mode de la seconde main. Moi c’est pour ça que je suis ici”, explique la jeune femme.

Mais la boutique n’est pas son point relais habituel. Elle le découvre car “mon colis a été dévié ici. Mes points relais chez moi sont tous indisponibles, c’est le seul qui le prenait”, raconte encore la cliente qui habite Clamart, la ville voisine. Laurie repart chez elle un bon quart d’heure de patience plus tard. Et encore, ce n’est pas l’heure de pointe ici ironise Aurélie, la cliente juste derrière dans la queue, habituée de l’adresse, elle. “Il y a énormément de colis, ils en stockent au sous-sol et même dans l’épicerie à côté mais c’est très bien organisé. Il y a deux queues, une première pour donner le numéro de la livraison. Les salariés en prennent trois ou quatre d’un coup, on se met alors dans l’autre file et ils reviennent avec tous les colis en même temps pour éviter les allers-retours.” Malgré tout, en pleine après-midi, à distance de la pause déjeuner et des sorties de bureau, les deux files s’allongent sur plusieurs mètres. “Il ne faut surtout pas venir à 18-19h, c’est encore pire, je l’ai fait une fois, je n’ai pas pu attendre”, se souvient Aurélie.

Pas de “désorganisation”

Chacun s’organise donc mais sans énervement. Rares sont les clients laissés sans solution. Et à la Poste, Christophe Bouju garantie une livraison en temps et en heure d’ici samedi. “Ce n’est pas une désorganisation mais effectivement une infime partie des clients ne trouvera pas son colis dans son point relais habituel mais dévié vers un autre, proche de chez lui”, reconnait le patron des livraisons du groupe. Pour cela, “nous avons recruté 1.000 commerces relais supplémentaires pour la fin d’année, on régule en renvoyant les colis si nécessaire dans nos bureaux de poste en proximité du client et puis nous comptons également sur le réseau complémentaire des ‘voisins relais’ qui viennent compléter l’offre.” En Ile-de-France, ils sont 10.000 inscrits.