Patrick Balkany reste en prison, sa demande est rejetée à l’instant par la juge : “La demande n’est pas fondée”
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 13, 2019
Incarcéré depuis deux mois exactement, le maire LR de Levallois-Perret Patrick Balkany attendait ce matin de savoir si sa deuxième demande de mise en liberté était acceptée, après sa condamnation dans le volet blanchiment de son procès.
A l’audience, Patrick Balkany, 71 ans, était apparu amaigri, l’air fatigué, pour affirmer depuis le box des prévenus qu’il se tenait “bien entendu à la disposition de la justice pour le procès en appel”, n’avait “plus un rond” et “aucune intention de fuir”.
Il a été condamné deux fois: à quatre ans de prison pour fraude fiscale avec incarcération immédiate le 13 septembre, puis à cinq ans de prison pour blanchiment aggravé avec un nouveau mandat de dépôt le 18 octobre.
Pour chacune de ses condamnations, Patrick Balkany a déposé une demande de libération. La cour d’appel de Paris a fait droit fin octobre à la première des deux demandes, tout en l’assortissant de lourdes conditions.
Outre le paiement d’une lourde caution, la cour a ordonné son placement sous contrôle judiciaire, avec plusieurs obligations : ne pas sortir du territoire, ne pas se rendre à Paris et plusieurs départements alentours – dont son département des Hauts-de-Seine -, mais aussi fixer sa résidence à Giverny (Eure), pointer une fois par semaine à la gendarmerie, remettre son passeport – passeport depuis retrouvé périmé dans le dossier.
A l’audience de début novembre, l’accusation s’est une nouvelle fois opposée à la mise en liberté de l’élu, arguant d’un “risque de fuite possible, probable, prévisible” et jugeant “important de garantir sa représentation au procès en appel”, dont la date n’est pas encore connue pour le volet blanchiment – l’appel du volet fraude fiscale est lui fixé au 11 décembre.
L’avocat de Patrick Balkany s’est à nouveau emporté contre le traitement “absolument exceptionnel” réservé à son client. “Il n’a aucune raison de fuir. Qu’est-ce qu’il va faire ? Partir en cavale tout seul à 71 ans, pendant que Mme Balkany reste tranquillement à la maison ?”, avait grondé Me Eric Dupond-Moretti, plaidant pour une “justice apaisée” en appel, avec “des peines normales”.
Sur le fond, Patrick Balkany a reconnu des erreurs tout en les minimisant – évoquant un héritage familial non déclaré en Suisse dans le volet fraude fiscale de son procès – mais contesté fermement les accusations de blanchiment – niant posséder un luxueux riad à Marrakech et assurant être étranger à l’audacieux montage offshore qui a permis son acquisition. Il a également contesté toute corruption passive, délit pour lequel il a été relaxé.