Le Parlement européen approuve l’accord de libre-échange UE-Canada
Écrit par Jonathan PIRIOU sur février 15, 2017
es eurodéputés se sont prononcés en faveur du Ceta, cet accord controversé de libre-échange, qui pourrait entrer en vigueur provisoirement dès le 1er mars.
Fruit de laborieuses tractations, le CETA, traité visant à libéraliser les échanges entre le Canada et l'Union européenne, a été approuvé ce mercredi à midi, par le Parlement européen à Strasbourg. Cet accord de libre-échange a été adopté par 408 voix contre 254 et 33 abstentions. Il prévoit de faire disparaître les tarifs douaniers sur près de 99% des marchandises entre les deux partenaires et prône également la coopération en matière sociale, sanitaire et environnementale. Une grande partie du texte entrera en application provisoire dès le 1er mars, le temps d'être ratifié par l'ensemble des Parlements nationaux et régionaux de l'UE, ce qui prendra des années.Avant d'arriver devant le parlement européen, le CETA a déjà fait du chemin. Fin octobre, ce traité a été signé entre l'UE et le Canada. Fin janvier, c'était au tour de la commission du commerce extérieur du parlement européen d'adopter ce texte.
Ce jeudi, au lendemain du vote, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a prévu de s'exprimer devant le parlement européen. Une première pour un chef de gouvernement canadien en exercice. «Le CETA est l'accord commercial le plus progressiste jamais négocié par le Canada ou l'Union européenne», avait-il déjà fait valoir dans un communiqué.
800 manifestants ont tenté de bloquer le Parlement européen
Ce traité fait pourtant l'objet d'une vive contestation. Ce matin, quelque 800 opposants ont manifesté devant l'entrée du bâtiment strasbourgeois, selon France Bleu Alsace. À l'initiative du collectif Stop TAFTA-CETA, des bus de manifestants sont venus de toute l'Europe. Les militants se sont d'abord rendus devant le Parlement européen, pour tenter d'en bloquer les accès aux eurodéputés. Vêtus de combinaisons blanches, masque sur la bouche, ils formaient une chaîne humaine, assis ou couchés, qu'il fallait enjamber pour accéder au Parlement. «Dire oui au CETA, c'est piétiner le peuple», clamait une banderole, tandis que d'autres affirmaient: «Démanteler la démocratie? Hors de question!» et «Plus vous insistez, plus nous résistons».