Paris : un militaire de l’opération Sentinelle attaqué, aucun blessé
Écrit par Jonathan PIRIOU sur septembre 15, 2017
Le parquet antiterroriste a été saisi, après l'agression d'un militaire de l'opération Sentinelle, ce matin à la station de Châtelet (Paris).
C'est aux environs de 6 h 30 vendredi 15 septembre qu'un homme s'en est pris à un militaire en patrouille à la station de métro de Châtelet, entre le 1er et le 4e arrondissement de Paris, comme l'annonce la préfecture de police. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'assaillant a été rapidement maîtrisé par le soldat sans faire de blessé. L'homme aurait tenu des propos faisant référence à Allah et n'était pas connu des services de police, a précisé une source policière. L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire. Selon nos informations, l'auteur, Omar M., n'a pas d'antécédents policiers ni de fiche S. En revanche, son nom apparaît dans la mémoire des services de renseignements pour avoir fréquenté un lieu de culte surveillé et des personnes considérées comme appartenant à la mouvance radicale.
C'est la septième attaque contre des militaires de la force Sentinelle, mise en place dans le cadre du plan Vigipirate après les attentats de janvier 2015. La dernière en date a fait six blessés parmi un groupe de militaires percutés le 9 août par une voiture à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). « L'homme a été maîtrisé, c'est la preuve du professionnalisme et de l'efficacité des soldats de Sentinelle dans cette mission de protection », a réagi la ministre des Armées Florence Parly sur Europe 1. « Nous n'en savons pas plus sur les intentions de l'agresseur, qui a été arrêté », a-t-elle ajouté.
Le dispositif Sentinelle va évoluer
« Cette nouvelle attaque légitime pleinement ce que nous voulons faire, c'est-à-dire rendre ce dispositif encore plus imprévisible, encore plus indécelable pour les agresseurs potentiels », a-t-elle poursuivi. Face aux attaques visant régulièrement des militaires de Sentinelle, le gouvernement a annoncé jeudi une « évolution » du dispositif, qui mobilise 7 000 militaires et 10 000 en cas de crise. L'exécutif va « faire évoluer le dispositif Sentinelle », mais « il ne s'agit évidemment pas de [le] réduire », a affirmé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb lors du compte rendu du conseil des ministres. « Nous voulons le redéployer pour faire mieux face à la menace que nous rencontrons aujourd'hui », changer son mode d'organisation afin de gagner en mobilité, a-t-il détaillé.
Concrètement, l'opération comprendra désormais trois niveaux : un « dispositif permanent » pour la sécurisation de sites sensibles (écoles, lieux de culte..), touristiques, aéroports ou gares ; un « échelon de renforcement planifié » pour la protection d'événements occasionnels, sportifs par exemple, ou saisonniers (Noël, festivals…); une « réserve stratégique » de 3 000 hommes. Le gouvernement s'est refusé à toute projection chiffrée sur les déploiements au quotidien, laissant seulement entendre que les effectifs fluctueraient en fonction de la menace. Ce remaniement poursuit une évolution déjà engagée depuis plusieurs mois, avec le passage de gardes statiques devant des bâtiments sensibles à des patrouilles plus mobiles.