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Panique chez Trump, Clinton joue la transparence… une semaine d’élection américaine

Écrit par sur août 13, 2016

En novembre, les électeurs américains devront choisir entre les deux principaux candidats pour la présidentielle américaine : Hillary Clinton côté démocrate, Donald Trump chez les républicains. Toutes les semaines, Libé fait le point sur la campagne.

Le billet d'Amérique

Le bateau Trump prend l'eau

Quand vous êtes candidat à la Maison Blanche, qu’il reste moins de trois mois avant l’élection et que la seule marque de soutien que vous recevez en l’espace d’une semaine vient de la NRA, le sinistre – quoique puissant – lobby des armes à feux, c’est que votre campagne va mal. Très mal. Voilà, aujourd’hui, où en est Donald Trump après une nouvelle séquence lunaire où il a, coup sur coup, appelé à prendre les armes contre Hillary Clinton et affirmé que Barack Obama avait fondé l’Etat islamique (lire ci-dessous).

Le milliardaire se défend et assure que ses propos ont été mal compris ou déformés par une horde de médias malhonnêtes à la solde de sa rivale démocrate. Il n’empêche : le bateau Trump, à bord duquel certains étaient montés à reculons, n’en finit plus de se vider. Lundi, cinquante républicains, tous anciens hauts responsables de la sécurité nationale, ont annoncé qu’ils ne voteraient pas pour lui. Jeudi, plus de 70 anciens élus et cadres républicains ont appelé leur parti à couper les vivres à la campagne Trump et à se concentrer à la place sur les scrutins parlementaires. En novembre, l’intégralité de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat seront renouvelés. Les républicains y détiennent pour l’heure la majorité. Mais dans sa chute, confirmée par des sondages catastrophiques, le magnat de l’immobilier menace d’entraîner avec lui les autres candidats de son parti.

Avouons-le, il y a un côté jouissif à voir à la fois Donald Trump torpiller sa candidature et les caciques républicains blêmir un peu plus à chaque dérapage. Mais il faut rester prudent. Car si sa campagne a de plus en plus des airs de Titanic, le milliardaire a déjà prouvé qu’il faudrait plus que quelques icebergs pour le couler. Persuadé que la Maison Blanche est encore à sa portée, il promet d’ailleurs de ne surtout rien changer.«Mon tempérament m’a permis d’arriver jusqu’ici», a-t-il dit mardi dans une interview à Fox News. Dans un rare élan de sincérité et de modestie, Trump, l’apôtre du «Win, Win, Win!» a toutefois reconnu que la victoire le 8 novembre était loin d’être acquise. Et s’il perd ? «Je prendrai de très longues et belles vacances», a-t-il dit. Nous aussi, Donald.

Quand la fille de Reagan recadre Trump

Pour ne pas changer, la semaine a été marquée par les nombreuses sorties de route de Trump, entre appel aux pro-armes à s'occuper d'Hillary Clinton et nomination de Barack Obama comme créateur et «MVP» («most valuable player», terme qui désigne le meilleur joueur d'une saison dans les différents sports américains, notamment le basket NBA) de l'Etat islamique (lire ci-dessus). Sur ce dernier point, il paraît qu'en fait, c'était sarcastique :C'est surtout le premier dérapage de Trump qui a énormément fait réagir outre-Atlantique, les propos équivoques du milliardaire américain étant largement interprétés comme un appel à prendre les armes contre Hillary Clinton. Sévèrement tancé par la presse (y compris tabloïd), Trump a surtout été vertement critiquée par la fille de Donald Reagan, ancien président répulicain des Etats-Unis (1981-1988) dont les pro-Trump font le modèle de leur chouchou. Dans une lettre ouverte aussi courte qu'acide publiée sur sa page Facebook, Patti Davis a exprimé son effarement devant les propos du candidat républicain, rappelant que son père avait été lui-même été victime d'une tentative d'assassinat, alors qu'il était président, en 1981. «Oui, M. Trump, les mots ont un sens. Mais vous le savez bien, et c'est ce qui rend tout ceci encore plus effrayant.»

Impôts : Clinton joue la transparence contre Trump

Elle l'avait annoncé, elle l'a fait : Hillary Clinton a rendu publique ce vendredi sa déclaration d'impôt pour l'année 2015, après l’avoir déjà fait pour celles de 2007 à 2014. Quant à son candidat à la vice-présidence, Tim Kaine, il lui a emboité le pas en publiant lui aussi ses dix derniers relevés du fisc. Pour le ticket démocrate, voilà une façon simple de jouer la transparence et de mettre très directement la pression sur Donald Trump, leur adversaire républicain, qui refuse d’en faire de même. Le milliardaire new-yorkais se réfugie derrière un audit actuellement mené par le fisc américain sur ses déclarations, quand bien même ce même fisc a assuré que cela ne lui interdisait pas de rendre ses avis d'imposition publics. Une attitude qui éveille forcément les soupçons au vu de la fortune de Trump, 113e personne la plus riche des Etats-Unis (324e du monde) selon Forbes. Un boulet de plus pour la campagne du candidat républicain, sur lequel le camp démocrate devrait largement continuer d’insister d’ici au 8 novembre : en dévoilant sa déclaration 2015, Hillary Clinton a explicitement appelé son adversaire républicain à en faire de même.