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Ouragan Maria : la Martinique placée en alerte cyclonique maximale

Écrit par sur septembre 18, 2017

La Martinique a été placée en alerte « violette » cyclonique, le niveau maximal, lundi 18 septembre à l’approche de l’ouragan Maria, une dizaine de jours après le passage ravageur d’Irma à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy. Ce niveau d’alerte, le plus élevé, entraîne le confinement de la population. Maria est passé en catégorie 3 et est désormais considéré comme un « ouragan majeur », d’après le Centre national des ouragans (NHC) américain.

Avec des vents soufflant jusqu’à 195 km/h, Maria, qui n’est plus qu’à 95 kilomètres à l’est de la Martinique s’est rapidement renforcé. Le NHC l’avait classé en catégorie 2 seulement trois heures avant qu’il ne devienne un ouragan majeur.

Maria « sera au plus près » des côtes martiniquaises « vers la mi-journée », ont annoncé les autorités locales, soulignant que l’ensemble des services de sécurité et de secours étaient « pré-positionnés, prêts à intervenir ». Le NHC a mis en garde contre de « dangereuses marées de tempête » accompagnées de « vagues destructrices » dans le sillage de Maria, avec une montée des eaux qui pourrait atteindre jusqu’à 2,7 mètres au-dessus de la normale.

Quant à la Guadeloupe, elle a été placée en « alerte rouge cyclonique » à partir de 12 heures, heure locale (18 heures à Paris). Saint-Martin et Saint-Barthélemy, qui devraient voir passer Maria entre 100 et 150 km au sud de leurs côtes « dans la nuit de mardi à mercredi », selon Météo France, ont été placées en vigilance orange.

Renforts militaires et fermetures des administrations

La préfecture de la Martinique a précisé que « l’activité économique [devait] être stoppée », les transports en commun « interrompus », et les grands rassemblements « annulés ». Elle a également décidé la fermeture de tous les établissements scolaires et des crèches lundi.

A 12 h 30, 10 000 personnes étaient déjà privées d’électricité, soit 5 % des foyers martiniquais, a signalé EDF. L’ensemble des services de sécurité et de secours est « prêt à intervenir », a assuré la préfecture, soit 600 sapeurs-pompiers, 200 policiers, 200 gendarmes et 500 militaires. Les autorités ont demandé aux communes de « mettre à l’abri » les populations situées en zones sensibles (submersion marine, zones inondables, zones à risque, glissements de terrain…).

En Guadeloupe, d’importants moyens ont été déployés. Le gouvernement, accusé par une partie de l’opposition et des habitants sur place d’avoir tardé à envoyer secours et renforts policiers dans les deux îles où l’ouragan Irma a fait 11 morts et des centaines de millions d’euros de dégâts, a annoncé l’envoi de 110 militaires de la protection civile sur l’île.

Météo France prévoit « des creux pouvant aller jusqu’à 10 mètres, des vents violents de 150 km/h à 180 km/h, avec des rafales jusqu’à 200 km/h, de fortes pluies pouvant aller jusqu’à 400 mm par endroits et qui se poursuivront sur toute la journée de mardi », a prévenu la préfecture de Guadeloupe, qui craint des « inondations sur les parties basses de l’archipel ».

Comme en Martinique, le préfet a ordonné la fermeture des écoles à partir de lundi matin et des administrations et des entreprises à partir de midi, heure locale. Il a demandé « à chacun de ne plus se déplacer, de se mettre à l’abri, soit dans son habitation, soit dans un abri sûr ». A cela s’ajoutent des consignes usuelles d’autonomie pour plusieurs jours : préparer des réserves d’eau, de nourriture…

« Nous sommes rodés à la préparation », a déclaré la présidente du conseil départemental de la Guadeloupe, Josette Borel-Lincertin. « Nous avons une culture du risque, nous savons ce qu’il y a à faire. »

Une cellule de crise interministérielle

Depuis la Guyane, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, s’est dite « inquiète et vigilante » dans un tweet. Une cellule interministérielle de crise est prévue lundi après-midi.

« Nous aurons des difficultés importantes », a reconnu le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, rappelant que « la Guadeloupe était le centre logistique à partir duquel nous pouvions alimenter l’île de Saint-Martin et organiser l’ensemble des rotations aériennes et des approvisionnements ».

Air France, Air Caraïbes et Corsair ont déjà annoncé qu’ils reportaient des vols à destination ou en provenance de Pointe-à-Pitre et Fort-de-France prévus lundi. Tous les vols ont été annulés à l’aéroport de Fort-de-France depuis 7 heures du matin, heure locale, et pour 24 heures ; tout comme à l’aéroport de Pointe-à-Pitre à partir de 14 heures, heure locale.

« Dans les prochaines heures nous projetons de pouvoir envoyer jusqu’à 400 à 500 personnes pour venir encore en renfort » si besoin, a toutefois ajouté Gérard Collomb.