Notre-Dame-des-Landes : quatre interpellations, les routes en cours de dégagement

Les gendarmes sont mobilisés en masse ce vendredi pour, selon la gendarmerie, dégager la D 81 et procéder à des interpellations.

Contrordre ou stratégie ? Une opération coup de poing de la gendarmerie a débuté ce vendredi à l’aube à Notre-Dame-des-Landes. Jeudi soir, Nicole Klein, la préfète des Pays de la Loire, avait pourtant annoncé « la fin des opérations menées par les gendarmes »…« permettant les expulsions ».

Ce matin, dès 6h30, les zadistes se sont interrogés. Une ligne continue de véhicules de gendarmes mobiles et de voitures sérigraphiées s’est avancée sur la départementale. « Fin des opérations ??? », ont-ils interrogé dans leurs échanges sur les réseaux sociaux. « Après avoir enfin annoncé hier soir la fin des opérations d’expulsions, le gouvernement veut maintenant se venger de celles et ceux qui ont protégé la ZAD et résisté pour sauver les lieux de vie », ont-ils protesté dans un communiqué.

« Aucune expulsion n’est prévue ce jour », avait pris soin de tweeter la gendarmerie. Il s’agit d’« une manœuvre de dégagement des axes sur la zone ainsi qu’une opération de police judiciaire » dans le cadre de « violences commises contre les forces de l’ordre ».L’opération se concentre sur la D 81, une des deux routes principales traversant la ZAD, où une « embuscade » a eu lieu jeudi, selon les gendarmes, faisant dix blessés dans leurs rangs. Une version que les zadistes ont contestée dans un communiqué.

« Un paysan copain a appelé la préfecture pour savoir ce que c’était que ce bordel. Ligne officielle : c’est pour faire des arrestations. Faites passer », écrivaient-ils à l’aube, précisant, quelques minutes plus tard, que les tentes au sud de la Wardine étaient encerclées et que des arrestations devaient avoir lieu.

La perquisition qui a été menée au lieu-dit « La Grée » a été effectuée dans le cadre de l’enquête ouverte après le tir d’une fusée, mardi, sur un hélicoptère de la gendarmerie. « Plusieurs éléments utiles à l’enquête » ont été saisis, selon la cour d’appel de Rennes.

Deux personnes ont en outre été placées en garde à vue ce matin, selon la cour d’appel, « sans lien » avec l’enquête sur la fusée. L’une a été interpellée à 4 heures pour « faits de violences sur personne dépositaire de l’autorité publique », l’autre pour s’être « ruée sur les gendarmes armé d’un marteau » à 7h30.Selon France Info, qui a obtenu l’information des gendarmes, deux autres personnes ont été interpellées un peu avant 10 heures pour des faits d’ « outrages » et de « rébellion ».

« Il faut maintenir la libre circulation des routes RD21 et CD281 », a précisé ce vendredi matin la préfète à nos confrères de Ouest-France, « assurer la sécurité des axes et les déblaiements qui vont prendre du temps ». « Nous resterons sur place le temps qu’il faudra, avec les forces qui seront nécessaires », a expliqué sur CNews le général Richard Lizurey, directeur général de la Gendarmerie nationale.

Sur les réseaux sociaux et leur web radio, Radio Klaxon, les zadistes font des points réguliers sur « la bataille du lascar », les grenades assourdissantes « lancées à l’aveugle » dans la forêt de Rohanne et près de Lambazada.

Après quatre jours d’opération, Nicole Klein devait tenir une conférence de presse ce vendredi pour confirmer les mots du président de la République, qui a dit sur TF 1 : « Tout ce qui était évacuable a été évacué, faisait savoir le président de la République. Il y aura maintenant dans les prochains jours un travail sous l’autorité de la préfète qui consiste à permettre aux projets agricoles légaux organisés de se faire. » La préfète devrait annoncer la reprise des négociations avec des associations. Ce vendredi matin, l’Acipa a démenti négocier avec la préfecture.