Nice-OL (3-0), l’antisèche : ce Lyon-là n’a pas une tête de dauphin
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 21, 2015
LIGUE 1 – La correction reçue à Nice (3-0) vendredi confirme l'inconstance d'un OL installé miraculeusement à la 2e place. L'antisèche.
Le jeu : la maîtrise niçoise
Du plaisir. Oui, on a pris beaucoup de plaisir devant ce Nice-Lyon. Et par les temps qui courent, ne le boudons pas. Le retour de la Ligue 1 nous a fait un bien fou. Surtout au cours d'une première période rythmée, emballante, parfois même enthousiasmante. Dans un inhabituel 3-5-2, le GYM a joué comme il joue depuis le début de saison : en maîtrisant son sujet, en affichant son aisance technique. Le 4-4-2 en losange de son adversaire lui a offert des boulevards sur les ailes. A l'arrivée, l'OL a pris trois buts.
Les joueurs : Pied s'est promené
Ne cherchez pas le grand bonhomme de ce match : il mesure 1,73 m. Jérémy Pied a dévoré son couloir droit avec envie. C'est lui, le latéral niçois, qui pousse Yanga-Mbiwa à marquer contre son camp. C'est encore lui, l'ancien Lyonnais, qui offre le 3-0 à Vincent Koziello. Autres satisfactions niçoises: Valère Germain, toujours aussi efficace et précieux en remise, et Jean-Michaël Seri, à la justesse et à l'activité impressionnante au milieu. Malgré quelques fulgurances, Hatem Ben Arfa s'est montré plutôt discret.Derrière, le trio Genevois-Baysse-Le Marchant a connu quelques errements, notamment dans le premier quart d'heure. Sans conséquence : Alexandre Lacazette et Claudio Beauvue ont été trop maladroits pour en profiter. Et Mathieu Valbuena, titulaire alors qu'il était auditionné par une juge le matin-même, n'a jamais pesé sur le jeu lyonnais. Quant à la charnière expérimentale, composée de Maxime Gonalons et Mapou Yanga-Mbiwa, elle a pris l'eau.
Ce qui aurait pu tout changer : Beauvue, l'occasion en or
4e minute : Maxime Le Marchand tente une relance hasardeuse. Jordan Ferri l'intercepte. Centre en retrait pour Claudio Beauvue. L'ancien Guingampais est seul au point de penalty, le but niçois grand ouvert. Il manque le cadre : sa frappe finit au-dessus de la transversale. Beauvue vient de manquer l'immanquable. L'OL aurait pu tuer le match d'entrée.
La stat : 1
Les Lyonnais ont tiré douze fois au but vendredi soir. Pour une seule tentative cadrée.
La question : Lyon est-il vraiment à sa place ?
Il y a deux semaines, l'OL abordait la trêve internationale avec des certitudes naissantes, boostées par trois succès sans encaisser le moindre but : une défense redevenue solide, un Lacazette à nouveau efficace, et un collectif en nets progrès. La coupure a manifestement brisé l'élan lyonnais. Vendredi soir, le club de Jean-Michel Aulas a vécu "un calvaire", pour reprendre les mots du président rhodanien à chaud.
En fait, l'équipe d'Hubert Fournier était hors sujet. Ses attaquants ont vendangé. Son milieu a été asphyxié par le pressing niçois. Quant à son arrière-garde, elle a tout simplement sombré. Voir cet OL-là deuxième de Ligue 1 relève presque de l'anomalie. Il affiche trop d'inconstance dans ses performances, tellement de carences dans son jeu.
Sur ce qu'il montre depuis le début de saison, le Nice de Claude Puel ferait assurément un plus beau dauphin. Vendredi soir, les Aiglons nous ont encore emballés. Encore ? Ce n'est pas la première fois. Demandez aux Bordelais (6-1), aux Stéphanois (1-4) et aux Rennais (1-4), balayés tour à tour par ce GYM joueur et séduisant. Tellement plus séduisant que cet OL branché sur courant alternatif, capable de mettre trois buts pour en prendre autant le match suivant.