Neige. Bloqué sur l’autoroute avec ses enfants, il raconte son « cauchemar »

Anthony Jammot, parti de Marseille, mercredi, pour se rendre à Niort, s’est retrouvé coincé sous la neige, sur l'A9, à hauteur de Montpellier. Il dénonce un manque d’informations et se confie après une nuit sans sommeil dans sa voiture, avec deux enfants en bas âge à l’arrière.

Les vacances ont tourné court pour Anthony Jammot et ses deux enfants, de 2 et 4 ans. Ce journaliste à La Provence espérait conduire sa petite famille à Niort (Deux-Sèvres) mercredi 28 février. Mais le trajet de huit heures, depuis Marseille, s’est transformé en « calvaire sans nom » à cause des chutes de neige dans l’Hérault.

Ce jeudi 1er mars, à 10 h, Anthony Jammot était toujours dans sa voiture, au point kilométrique 98 de l’autoroute A9, près de Montpellier. « Nous sommes bloqués depuis 13 h 30, mercredi. Dans ce laps de temps, on a dû avancer de 300 mètres seulement », indique le père de famille, qui allume son moteur à intervalles réguliers pour faire monter la température et recharger son téléphone.

L’ambulance n’est jamais venue

Pour s’occuper et donner des nouvelles à ses proches, Anthony Jammot poste des messages sur Twitter.

« Il fait -1 °C dehors et moi je bous », peste le journaliste. « J’ai appelé le 18 dans la soirée, car ma fille était malade, et ils ont mis près de cinq heures à me rappeler », indique-t-il.Peu avant minuit, un véhicule de la protection civile est venu déposer une collation offerte par Vinci Autoroutes, qui gère l'A9. Des gâteaux et une bouteille d’eau, à défaut de médecin et d’ambulance.

L’autoroute est devenue « une patinoire »

Quelque 2 000 naufragés de la route ont été hébergés dans l’Hérault, mais Anthony Jammot et sa famille ont dû se résoudre à passer la nuit sur l'A9, dans leur voiture. « C’est sidérant », confie le journaliste marseillais, « en colère » contre Vinci Autoroutes, qui lui a répondu dans un tweet générique, peu avant 6 h du matin.Au milieu des camions, sur une chaussée « transformée en patinoire », le père de famille tente de calmer les pleurs de ses enfants « fatigués et déboussolés » entre deux coups de fils avec des journalistes.

Soutiens et reproches

Sur Twitter, les messages de réconfort alternent avec des reproches. Le conducteur aurait-il négligé les prévisions météo ? « Je savais qu’il y aurait un peu de neige, reconnaît Anthony,mais lorsqu’on a pris l'A9, aucun panneau ne nous a signalé que l’autoroute était impraticable ».

La solidarité des automobilistes

Une fois le jour levé, Anthony Jammot a pu compter sur ses voisins d’infortune. « On n’a aucune info, mais heureusement, il y a une belle solidarité entre automobilistes. »

D’autres naufragés sont venus taper à la vitre, les bras chargés de chocolats, de jus de fruits et même de viande, cuite avec le réchaud d’un camping-car.Quand l’autoroute A9 rouvrira (ce jeudi midi ?), que fera Anthony Jammot ? « Je n’ai quasiment pas dormi de la nuit, je ne suis pas vraiment en état de conduire. Et comme il a aussi neigé dans l’Ouest, pas sûr que je remonte jusqu’à Niort. »