Naomi/SAMU: Le Parquet annonce l’ouverture d’une enquête préliminaire pour “non-assistance à personne en péril” – La direction du SAMU décide finalement de suspendre l’opératrice
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 9, 2018
Le parquet de Strasbourg ouvre une enquête préliminaire pour "non-assistance à personne en péril"
Cette enquête est ouverte après une plainte déposée par Louange Musenga, la sœur de Naomi Musenga, qui était morte en décembre après avoir appelé le Samu, qui ne l'avait pas prise au sérieux. Louange Musenga "met en cause les services du Samu et les personnes ayant pris en charge les appels de Naomi Musenga le jour de son décès", explique le parquet dans un communiqué.
La direction du SAMU décide finalement de "suspendre " l'opératrice après l'avoir simplement déplacé dans un premier temps comme nous l'expliquions ce matin.
L'agent, une assistante de régulation médicale, qui a pris cet appel, a été suspendue administrativement par la direction des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a appris BFMTV de source syndicale. L'institution a déjà ouvert, le 3 mai, une enquête en interne afin de "faire toute la lumière sur les faits".
Le 29 décembre 2017, Naomi, 22 ans, avait appelé pour des douleurs au ventre. Le Samu 67 l'avait redirigée vers SOS médecin qui l'avait finalement réorientée vers… le Samu. Elle est décédée quelques heures plus tard au Nouvel hôpital civil de Strasbourg. Sa famille, a obtenu l'enregistrement de l'appel entre Naomi et l'opératrice du Samu. (Ecouter dans la vidéo ci-dessous)
Première conséquence du retentissement médiatique de la mort de Naomi : l'opératrice, employée par les hôpitaux universitaires de Strasbourg n'exerce plus les mêmes fonctions en attendant les résultats de l'enquête interne de l'hôpital attendus dans trois semaines selon France 3 Grand-Est.
"Une première analyse laisse à penser que les conditions de traitement de l'appel n'ont pas été conformes aux bonnes pratiques, mais seule l'enquête pourra le déterminer", a confié Christophe Gautier, le directeur des hôpitaux universitaires de Strasbourg, à France 3 Alsace. Cette notion de non-assistance à personne en danger m'a beaucoup bouleversé, le mépris aussi, dans un pays comme le nôtre, si développé. Naomi ne méritait pas ça.
La famille de Naomi a écrit au procureur de la République pour réclamer l'ouverture d'une enquête judiciaire, mais n'a pas formellement déposé plainte.
"On a demandé l'enregistrement parce que l''on ne comprenait pourquoi Naomi a dû attendre si longtemps pour être prise en charge, explique Louange Musenga, sa grande soeur. L'enregistrement nous a choqués. on ne s'attendait pas à ça.
Avant même qu'on décide de le publier, on se disait que ce n'était pas normal. On sait qu'elle était seule quand elle a appelé, qu'elle avait des saignements."