Motions de censure : l’entourage de Michel Barnier accuse le RN d’avoir refusé trois rencontres à Matignon avant le 49.3
Écrit par Jonathan PIRIOU sur décembre 3, 2024
Michel Barnier vit peut-être ses derniers jours à Matignon. L’examen des deux motions de censure contre son gouvernement, déposées par le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national, débutera mercredi 4 décembre à 16 heures à l’Assemblée nationale, a appris franceinfo auprès de l’entourage de Yaël Braun-Pivet. En attendant, l’entourage du Premier ministre accuse “la garde rapprochée de Marine Le Pen” d’avoir “refusé à trois reprises une rencontre à Matignon”. Il est “étonnant de voir le RN dire qu’ils ont été reçus trop tardivement”, a fustigé l’entourage de Michel Barnier auprès de médias, dont franceinfo, mardi matin. Suivez notre direct.
Le gouvernement en sursis. Pour faire chuter le gouvernement, 288 députés devront voter la censure, un cas de figure possible en cas d’alliance de circonstances entre la gauche et le RN. Mercredi, la motion de la gauche sera discutée en premier, puisqu’elle a été constituée avant celle de l’extrême droite. L’adoption par l’Assemblée nationale d’une telle motion serait une première depuis le renversement du gouvernement de Georges Pompidou en 1962.
Michel Barnier “aura la censure et le déshonneur”, promet Marine Tondelier. “On n’en attendait pas beaucoup sur le fond”, a déclaré la secrétaire nationale des Ecologistes, invitée de franceinfo mardi matin, au sujet de Michel Barnier. “Il a mené une politique injuste”, a-t-elle jugé. De son côté, le Premier ministre, qui a engagé lundi la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, est l’invité du “20 Heures” de France 2 et TF1 mardi soir.
Le RN votera la censure “sans sourire”. “Nous sommes prêts à exercer notre responsabilité qui est de protéger les Français, même quand c’est un choix difficile”, affirme sur Europe 1 Jean-Philippe Tanguy. Interrogé sur son vote pour la motion de censure déposée par la gauche, le député RN de la Somme dit qu’il la votera “sans sourire, car c’est un moment grave”. “Cela ne me fait pas plaisir de censurer le gouvernement de mon pays”, a-t-il poursuivi.
L’examen du budget se poursuit. Le Sénat doit continuer de débattre mardi du budget de l’Etat. Une commission mixte paritaire, associant sept députés et sept sénateurs, doit par ailleurs se pencher sur le budget de “fin de gestion” pour 2024, qui permet au gouvernement de fixer d’ultimes ajustements budgétaires pour l’année en cours.