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Millas : la conductrice du bus de nouveau placée en garde à vue

Écrit par sur décembre 19, 2017

Lors d'un point presse, le procureur de Marseille a annoncé que des traces décelées sur le bas du car scolaire étaient en cours d'analyse pour déterminer si elles «provenaient des barrières» du passage à niveau où a eu lieu la collision entre le bus et un TER. Plus tôt dans la journée, une reconstitution de l'accident qui a coûté la vie à six collégiens a été organisée.

Cinq jours après le terrible accident entre un TER et un car scolaire qui a fait six jeunes victimes, les enquêteurs cherchent à comprendre les circonstances précises du drame. Ce mardi matin, entre 10 heures et 11h30, une reconstitution de la collision a eu lieu sur les lieux de l'accident, selon des journalistes de l'AFP présents sur place. Un drone a survolé la scène pendant qu'un car de l'entreprise Faur a refait le chemin parcouru par le bus embouti par le train régional jeudi. À bord, plusieurs enquêteurs et une caméra embarquée pour reconstituer le champ de vision de la conductrice.

Mardi après-midi, au tribunal de grande instance de Perpignan, le procureur de Marseille a tenu une réunion d'information destinée aux familles, avant de s'adresser à la presse. «Il était important de répondre aux premières questions des familles», a souligné Xavier Tarabeux. Le magistrat a ensuite annoncé que la conductrice du bus avait «de nouveau» été placée en garde à vue «une heure auparavant», après une première garde à vue vendredi. «Ma cliente, lors de sa première audition, a été catégorique: les barrières étaient levées. Elle ne se serait pas amusée à passer avec un bus sur une voie ferrée avec des enfants à l'intérieur. La barrière était levée», a affirmé son avocat, Jean Codognès, sur RTL. «Je suis absolument convaincu que cette femme va réitérer ses propos», a-t-il martelé.

La question cruciale de la position des barrières

Le procureur a rappelé que la «cause exacte» de cet accident n'était pas encore «déterminée en l'état», et qu'il restait «très prudent» car il est impossible de «tirer des conclusions avant les résultats techniques complets». Il a cependant souligné qu'«en l'état de l'examen que nous avons pu faire, l'armoire électrique qui commandait les barrières ne présente pas de défectuosité» et qu'«on relève sur le bas du bus, en dessous du phare sur l'avant droit, des traces que nous devons analyser pour savoir si elles proviennent des barrières».

Cette question de la position des barrières du passage à niveau est cruciale dans l'enquête. Les témoignages recueillis – plus d'une centaine – divergent fortement. La conductrice du bus a déclaré à plusieurs reprises que les barrières étaient ouvertes. La SNCF a de son côté affirmé que le passage à niveau «fonctionnait normalement».

Les obsèques des victimes auront lieu jeudi

Les déclarations du procureur interviennent au lendemain de la reprise des cours au collège Christian-Bourquin de Millas. Cette journée de lundi a également été marquée par l'annonce, faite par la préfecture des Pyrénées-Orientales, du décès d'un sixième jeune des suites de ses blessures. Sur les dix-sept blessés de la collision, cinq sont encore entre la vie et la mort.

Jeudi, les adolescents seront confrontés à l'épreuve des funérailles qui se tiendront à 9h30 à la salle polyvalente de Saint-Féliu-d'Avall, village distant de quelques kilomètres de Millas où résidaient toutes les victimes. Une chapelle ardente y sera installée dès mercredi pour permettre aux habitants de se recueillir devant les cercueils.

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