Meurtre de Rose, 5 ans, dans les Vosges : Placé en détention préventive hier soir, le jeune homme de 15 ans risque 20 ans de réclusion criminelle et non la perpétuité en raison de son âge
Écrit par Jonathan PIRIOU sur avril 28, 2023
Suspecté d’avoir tué la petite Rose, une fillette de 5 ans, mardi dans la commune de Rambervillers (Vosges), l’adolescent de 15 ans interpellé dans l’appartement où le corps de la victime a été retrouvé dans un sac-poubelle, a été mis en examen et placé en détention provisoire, a annoncé hier soir le procureur de la République, Frédéric Nahon.
Sa mise en examen concerne le fait de meurtre sur mineur de moins de 15 ans, a-t-il précisé. Du fait de son âge, il risque 20 ans de réclusion criminelle, et non la perpétuité. La fillette avait disparu en milieu d’après-midi, mardi, avant que le suspect ne contacte lui-même la gendarmerie pour leur indiquer être avec elle. Arrivés sur place, les militaires n’avaient découvert que son cadavre.
L’adolescent présente un profil inquiétant. Il est déjà mis en examen depuis 2022 pour viol, agression sexuelle et séquestration, dans un dossier dont les victimes seraient deux jeunes garçons d’une dizaine d’années. Il avait été placé en centre éducatif fermé, avant de revenir dans le domicile où il vivait.
Durant sa garde à vue, l’adolescent “a fait usage de son droit au silence (…) Nous n’avons donc pas sa version sur les faits qui lui sont reprochés”, avait révélé le procureur lors d’une conférence de presse à la mi-journée. “Lors de sa garde à vue et de son interpellation, le mineur n’a toutefois pas tenu de propos délirants ou laissant penser à des troubles psychiatriques”.
Un expert a cependant conclu dans un rapport provisoire “à l’existence d’une altération du discernement et à sa dangerosité pour les autres”, selon M. Nahon.
L’autopsie du corps de la petite victime aura lieu vendredi matin à l’institut médico-légal de Nancy. “On en saura plus sur les circonstances du décès et de l’existence ou non de faits de viol”, a souligné M. Nahon. Il a précisé que le suspect, âgé de moins de 16 ans, était passible de 20 ans de réclusion criminelle, et non de la perpétuité en raison de son âge.
Dans un communiqué, le parquet avait indiqué mercredi que le jeune homme avait déjà été mis en examen l’an dernier pour viol sur mineur et avait été placé pendant un an en centre éducatif fermé.
La mère de la victime a dénoncé mercredi le fait que le suspect ait pu se trouver en liberté. M. Nahon a précisé devant la presse que les victimes présumées de cette affaire précédente étaient deux garçons âgés de 10 et 11 ans.
Depuis son retour à Rambervillers en mars dernier, il était soumis à une obligation de soins et de formation, sous la surveillance de la Protection judiciaire de la jeunesse. M. Nahon a souligné que le jeune homme respectait ces obligations et était en stage de cuisine. “Les rapports rendus par les éducateurs concluaient d’ailleurs à une évolution positive du mineur tant dans le cadre du centre éducatif fermé qu’à domicile”, a rapporté le procureur.