Marseille : Pape Diouf flingue à tout va
Écrit par Jonathan PIRIOU sur décembre 30, 2015
Une gouvernance à l’aveuglette ». Les termes de Pape Diouf pour décrire la gestion actuelle de l’Olympique de Marseille ont le mérite d’être clairs. Pour l’ancien président de l’OM, le club va dans le mur en continuant de la sorte. « La gouvernance dans ce club est menée à l’aveuglette », insiste Diouf, qui profite de cet entretien accordé à nos confrères de l’Equipe pour rétablir deux vérités. « La première idée fausse répandue, c’est de dire que l’OM n’a plus d’argent. Par rapport au Paris Saint-Germain, oui. Sinon, aucun club n’est plus riche que l’OM, qui a suffisamment de fonds aujourd’hui pour jouer les premiers rôles en Ligue 1. La deuxième a été de dire que Bielsa avait été le sauveur. Mais le sauveur de quoi ? » L’homme fort du club marseillais sur la fin des années 2000 avoue d’ailleurs qu’il n’aurait jamais fait confiance à Marcelo Bielsa.
Comme il n’aurait pas misé non plus sur Michel, autre coach qui ne parle pas français. « Déjà, Bielsa, on l’a trouvé sur le marché. Ce qui n’est pas le cas de très grands entraîneurs. Et que l’on n’arrête de me dire que les entraîneurs peuvent tout changer. Je crois d’autant moins en eux quand ils ne savent pas s’exprimer dans la langue des joueurs, ça vaut aussi pour Michel. Moi, je ne les aurais pas engagés. » Et le coup de poker réussi par Vincent Labrune en pariant sur un retour gagnant de Lassana Diarra, qu’en pense Pape Diouf ? « Je reconnais que c’est une très bonne recrue », avoue l’intéressé, qui ne tire pas pour autant son chapeau à Labrune. « Quand on me dit que c’est une action géniale, j’ai envie de renvoyer ceux qui me le disent à un certain Marcel Pagnol, qui écrivait : ''Tout le monde savait que la chose était impossible. Un imbécile est venu, ne le savait pas et l’a réussie.'' »
Déçu de la gouvernance actuelle, le Franco-Sénégalais n’a pas prévu pour autant de faire son retour aux affaires. A moins d’un double concours de circonstances, auquel il ne croit pas du tout. « Je ne me vois pas revenir à l’OM, mais il y a peut-être deux conditions qui pourraient me faire changer d’avis. La première, ce serait d’être approché par un investisseur qui peut donner au club une nouvelle puissance, presque parisienne. Cela serait alors tentant. La deuxième qui pourrait me faire replonger, c’est que l’OM tombe tellement bas qu’il faille la ramasser à la petit cuillère et qu’il n’y ait personne pour le faire. Je pourrais, non pas me sacrifier, mais me mobiliser pour faire repartir ce club. » Ce que Vincent Labrune et la direction actuelle ne semblent pas capables de faire, à en croire l’un des anciens possesseurs des clés.