Malgré un accueil chahuté au Pays basque, Fillon se dit «en pleine forme»
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mars 25, 2017
A moins de trente jours du premier tour, le déplacement de campagne du candidat samedi a été mouvementé. Mais l'intéressé est persuadé que « les casseroles viennent avec les journalistes » et qu'il sera au second tour.
Après avoir visité une rue commerçante de Biarritz sans les journalistes samedi matin, le candidat, qui avait reçu un accueil chaleureux de la population, était attendu pour une rencontre avec des producteurs de piments d'Espelette à Cambon-les-Bains à quelques kilomètres de là. Sur place, le comité d'accueil était vif. Une trentaine de manifestants basques l'attendaient aux cris de «Penelope l'enveloppe» avec les désormais traditionnelles casseroles présentes à chaque déplacement. Mais pour la première fois, une dizaine d'œufs ont été lancés sur le candidat, hué à son arrivée et à son départ. «Ces manifestants sont une insulte à la démocratie, aux millions de Français qui me soutiennent», a-t-il répondu. «Plus ils manifestent, plus ils (les Français) me soutiendront», a-t-il expliqué encore.Après cet épisode, le candidat, grands sourires, a poursuivi son déplacement comme si de rien était, déroulant son projet et s'adonnant à quelques plaisanteries. «Surtout ne me faites pas de cadeau de piment!», a-t-il lancé «sinon il va falloir déclarer la valeur». Autour de lui, les invités visiblement heureux de le rencontrer lui ont demandé photos et embrassades. «J'ai voté à la primaire pour Fillon. Ce n'est pas ce qui s'est passé qui fait changer les idées», a glissé une participante. Les producteurs ont souligné que s'il n'était pas au second tour, ils voteraient «Marine Le Pen». «Ça n'arrivera pas», a rebondi le candidat déterminé à figurer dans les deux finalistes de la présidentielle.
Fillon encourage les manifestants
Revenant sur l'accueil bruyant qu'il avait eu, le candidat à la présidentielle a encouragé les manifestants à poursuivre. «C'est un comportement anti-démocratique, je les encourage à continuer», a-t-il glissé aux producteurs qui l'accueillaient, autour de quelques spécialités locales. «Plus ils continuent, plus ils radicaliseront les Français qui sont contre la confiscation de la vie démocratique», a-t-il déclaré. François Fillon s'est dit persuadé que «les casseroles viennent avec les journalistes. C'est la démonstration (ce matin sans la presse dans les rues de Biarritz) que je peux me déplacer facilement», a-t-il confié au Figaro. «Plus vous (la presse) vous raconterez les manifestations, plus je monterai dans les sondages. On a atteint un seuil d'exaspération dont certains journalistes ne se rendent pas compte», a-t-il précisé.