L’OMS mise en cause dans sa gestion de l’épidémie Ebola
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 11, 2015
L'Organisation Mondiale de la Santé est sérieusement mise en cause dans la gestion de l'épidémie Ebola. Selon les rapporteurs de l'ONU, l'OMS a tardé à réagir. Le virus Ebola a fait plus de 10.000 morts dans 3 pays africains: Guinée, Libéria et Sierra Leone.
Le groupe des rapporteurs de l’ONU "ne comprend toujours pas pourquoi des avertissements précoces lancés de mai à juin 2014 n'ont pas abouti à une réponse adéquate et sérieuse", selon la première version du rapport publiée ce lundi dans une version préliminaire. Le rapport final devrait être publié en juin. C’est seulement le 8 août que l'OMS a déclaré une urgence de santé publique mondiale au sujet d’Ebola. L'épidémie a touché 26.000 personnes, essentiellement dans 3 pays d'Afrique occidentale, et plus de 10.900 en sont mortes en Guinée, Liberia et Sierra Leone.
Lenteurs de l'OMS à réagir
Face aux lenteurs de l'OMS à réagir, des Etats-membres de l'organisation ont demandé à un groupe d'experts en mars dernier d'examiner les raisons des dysfonctionnements. "Il y a un consensus fort pour dire que l'OMS n'a pas une capacité et une culture suffisamment fortes pour mener des opérations d'urgence", assure le rapport. "Il y a eu de graves lacunes dans les contacts avec les communautés locales au cours des premiers mois de l'épidémie", précise les rapporteurs. L'OMS a souffert d'une faiblesse structurelle pour répondre aux situations d'urgence. Le groupe d’experts demande à l'organisation de remédier rapidement à cette situation.
Une équipe pluridisciplinaire
Ils recommandent notamment de renforcer la capacité opérationnelle de l'OMS. Ils préconisent de mettre sur pied un fonds d'urgence ainsi qu'une force internationale d'intervention sanitaire qui pourrait être mobilisée immédiatement. L'OMS devrait former une équipe pluridisciplinaire pour répondre aux situations d'urgence, une structure de commandement claire, unique au sein de l'agence doit être créée aussi rapidement que possible.