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Ligue Europa – OM : A jamais les premiers ?

Écrit par sur mai 4, 2018

L’Olympique de Marseille est en finale de la Ligue Europa, une compétition qui se refuse au football français depuis sa création. Une compétition, aussi, que le foot hexagonal boude au XXIe siècle en raison, souvent, d’un snobisme mal venu. Cette saison, l’OM joué le coup à fond. Bien lui en a pris. Si les Phocéens décrochent la timbale à Lyon le 16 mai, c’est la France qui les en remerciera.

La France cultive un drôle de paradoxe. Sur le Vieux Continent, elle est, parmi les nations déjà sacrées championnes du monde, la seule à présenter un palmarès de clubs plus maigre que celui de sa sélection. Trois titres majeurs pour les Bleus (une Coupe du monde, deux Euros), deux pour ses clubs : une Ligue des champions pour l'Olympique de Marseille et une Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupe pour le Paris Saint-Germain. Bref, pas bien lourd. Allez donc comparer avec les Coupes d’Europe glanées par les Italiens, Espagnols, Anglais ou Allemands…

On peut chercher le pourquoi du comment d'un telle singularité dans les sphères économiques, culturelles ou bien ailleurs. Là où vous voudrez bien chercher. Quoi qu'il advienne, votre enquête vous ramènera à la même conclusion : la France est un nain à l’échelle du football de clubs. Mais elle peut, une fois encore, remercier l'Olympique de Marseille.

Dans un peu moins de deux semaines, Marseille partira à la quête d’un premier sacre en C3, trophée qui manque dans la vitrine tricolore et qui refuse d'y entrer depuis 1971 – date de sa création – sous sa forme ancestrale, la Coupe de l'UEFA, comme l’actuelle, la Ligue Europa. Sans doute plus qu'en C1, la France a une histoire contrariée avec la C3 qui fut, avant que la Ligue des champions ne devienne l'ogre qu'elle est aujourd’hui, une compétition extrêmement relevée puisque, si elle n'accueillait pas les champions nationaux, elle rassemblait les autres puissances du continent.

Quatorze ans plus tard…

Avant l'OM et le 16 mai 2018, la France avait placé trois clubs en finale. Le SC Bastia, en 1978. Une formidable épopée qui, sait-on jamais, aurait pu mieux se terminer si un déluge ne s'était pas abattu sur la Corse le jour la manche aller face au PSV Eindhoven (0-0, 0-3). Bordeaux, en 1996. La génération ZZ n'était pas de taille face au Bayern Munich (0-2, 1-3). Et puis l'OM, deux fois. En 1999, une finale perdue face à Parme avant même le coup d’envoi, en raison de suspensions à la pelle (0-3). En 2004, une autre défaite face à Valence (0-2).

Depuis ? Le néant. Parce que le football français n'a pas souvent eu le niveau requis pour rêver. Et aussi parce qu'il s'est souvent et honteusement désintéressé d'une compétition derrière laquelle ses clubs courraient en fin de saison quand il s'agissait d'y grappiller un strapontin mais qui, une fois assis dessus, le laissaient se relever sans lutter. Parce que certains acteurs jugeaient la Ligue Europa pas assez bien pour la Ligue 1. Au contraire d'une Ligue des champions qui, aujourd'hui encore, reste bien trop grande pour elle.

Si la Ligue des champions est la compétition ultime et celle qui façonne la hiérarchie du football européen, on ne félicitera jamais assez l'Olympique de Marseille de redonner un peu de lustre à la France, même par le biais de la Ligue Europa, cette compétition qu'on commence à aimer quand on s'approche de la ligne d'arrivée et qu'on a une chance tangible de la gagner. Si elle n'a plus la cote chez les géants du continent, la Ligue Europa ne devrait pas être autant méprisée qu'elle l'a été par la France. Quand un pays n'a que deux Coupes d'Europe à mettre en vitrine, ça fait mauvais genre et, surtout, pas très sérieux. L'Olympique de Marseille peut en témoigner : jouer le jeu peut rapporter gros. Et, une fois encore, pourrait permettre au club phocéen d'être le premier.