Ligue des champions: le Barça dans l’histoire
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juin 7, 2015
Le FC Barcelone a remporté la Ligue des champions face à la Juventus (3-1) pour réussir un deuxième triplé, au terme d’une finale intense, samedi à Berlin.
Plus qu’une victoire: le FC Barcelone est entré dans la légende du foot en remportant la Ligue des champions face à la Juventus (3-1) pour réussir un deuxième triplé, au terme d’une finale intense, samedi à Berlin.
Les Blaugranas de Luis Enrique entrent dans l’histoire parce qu’ils offrent à leur club un second triplé C1-Championnat-Coupe, double exploit jusqu’alors inédit en soixante ans de Coupe d’Europe.
Grâce à un but de Rakitic très tôt (4e), un autre de Suarez (68e) surmontant l’égalisation de Morata (55e) et un dernier de Neymar (90e+7), le club espagnol décroche son cinquième sacre (après 1992, 2006, 2009 et 2011) et égale ainsi Liverpool et le Bayern Munich, derrière le Real Madrid (10) et l’AC Milan (7).
Il assoit aussi sa domination des temps actuels avec un quatrième titre dans ce début de XXIe siècle.
L’histoire est écrite, le Barça peut encore la parfaire. En 2009, l’équipe de Pep Guardiola avait aussi remporté les autres titres possibles (Supercoupes d’Europe et d’Espagne, et Mondial des clubs). Celle de 2015 affrontera l’Athletic Bilbao et le FC Séville dans les deux supercoupes avant un Mondial des clubs qui n’a échappé qu’une fois à l’Europe lors des sept dernières éditions.
La Juve en revanche échoue à remporter une troisième coupe aux grandes oreilles et s’incline pour la sixième fois en finale. C’est cruel pour des Bianconeri qui se sont montrés à la hauteur de l’événement, et surtout pour leur capitaine Buffon, auquel il manque ce titre.
Des sensations, des buts superbement construits, des surprises, les ingrédients se sont conjugués pour offrir une belle finale; pas d’anthologie, mais très intense! Chaque ballon était disputé, chaque décision de l’arbitre aussi.
Un match a deux périodes, et celui-là encore plus. La première fut prévisible: au Barça le ballon, à la Juve les contre-attaques. C’est là que les Catalans ouvraient la marque, très tôt, par Rakitic (4e): Neymar ouvrait pour Iniesta qui perçait dans la surface et servait, seul en retrait, le Croate. Troisième passe décisive pour Iniesta en finale de «Ligue desch», record.
Mais la seconde était beaucoup plus folle: les espaces s’ouvraient, les attaques se succédaient. Et surtout, la Juve restaurait le suspense en égalisant, au bout d’un enchaînement non moins superbe: Marchisio, d’une talonnade inspirée, lançait Lichtsteiner qui centrait pour Tevez, dont la frappe repoussée par Ter Stegen revenait dans les pieds de Morata, qui n’avait plus qu’à pousser le ballon (55e).
Et Messi, au fait? Il arrive. Il mit du temps pour arriver, car l’Argentin fut transparent en première période, se contentant de marcher, hormis un raid solitaire juste avant la pause.
Puis la «Puce» a haussé le ton, multipliant les courses balle au pied, en profitant des espaces ou en en créant. Et c’est encore lui qui a forcé la décision: il fixait la défense, décochait une frappe repoussée par Buffon sur Suarez qui concluait de près (68e).
Alors non, Messi n’a pas marqué le 78e but qui lui aurait donné seul le record de buts en C1 devant son grand rival Cristiano Ronaldo, ni le 11e qui lui aurait permis de le devancer d’une unité au classement des buteurs de l’édition actuelle.
Mais, comme Xavi qui part sur un 25e titre, il a encore participé à la victoire, comme en 2009 et 2011 (un but à chaque fois), pour conquérir sa quatrième Ligue des champions personnelle (il n’avait pas disputé la finale en 2006).
Messi a sans doute été gêné par la rudesse imposée par les Italiens, qui hachaient le jeu en première période par d’innombrables fautes, ce qui troublait, un peu, l’ordonnancement catalan.
Mais sa domination territoriale et dans le jeu était telle que les occasions nettes affluaient. Seulement, il y avait un certain Buffon en face, qui avait la main ferme devant Dani Alves (13e) et Suarez (48e).
La différence entre Barcelonais et Turinois s’est faite aussi, in fine, dans la qualité des lignes d’attaque. Le trio «MSN» (Messi-Suarez-Neymar) a été décisif puisque Neymar a fini le travail sur une ultime contre-attaque au bout du temps additionnel.
En face, c’était plus brouillon, à l’image des frappes non cadrées de Tevez (1re, 63e), Vidal (8e), Morata (24e), pourtant en bonnes positions.