Lifeline » : la France accueillera une partie des migrants, mais Macron critique l’ONG
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juin 26, 2018
La France sera un des six pays européens à accueillir les 233 migrants du navire humanitaire « Lifeline » que Malte va laisser accoster, a annoncé mardi le président français, tout en reprochant à l’ONG allemande de « faire le jeu des passeurs ».
La France sera un des six pays européens à accueillir des migrants qui se trouvent sur le navire humanitaire Lifeline, bloqué au large de Malte, a annoncé, mardi 26 juin, le président français, Emmanuel Macron, dans la foulée des gouvernemens italien et portuguais, qui s’y sont eux aussi engagés plus tôt dans la journée. Mais le chef de l’Etat a également formulé des critiques à l’encontre de l’ONG.
Le Lifeline est un navire d’une trentaine de mètres de long de l’ONG allemande du même nom mais il bat pavillon néerlandais. A bord, les migrants enduraient mardi la chaleur et des conditions sanitaires qui n’ont cessé de se dégraderdepuis qu’ils ont été recueillis mercredi. « Il n’y a pas de toilette chimique,[seulement] trois petits W.-C. en mauvais état que tout le monde utilise, décrit le quotidien italien La Repubblica. Le commandant du navire a ouvert ses toilettes mais seulement pour les 44 femmes et les enfants et il faut faire une longue queue. »
Malte et l’Italie veulent mener des enquêtes
Le gouvernement maltais a, pour sa part, annoncé que si le Lifeline entrait à Malte, il enquêterait et prendrait des mesures contre le navire « qui a ignoré les instructions données conformément aux règles internationales par les autorités italiennes ».
Les efforts diplomatiques du premier ministre, Joseph Muscat, et des institutions européennes « vont conduire à un accord pour répartir les migrants du Lifeline parmi les pays membres qui le souhaitent », ajoutait l’exécutif maltais, précisant que « quatre pays membres ont déjà confirmé leur participation et que deux autres sont en train d’étudier cette possibilité ».
Petite île méditerranéenne d’à peine plus de 400 000 habitants, Malte a, en revanche, refusé d’ouvrir ses ports au navire humanitaire Aquarius, pourtant sans migrant à son bord, selon l’ONG SOS Méditerranée. L’Aquarius a donc mis le cap sur Marseille pour une escale technique qu’il doit effectuer dans les prochains jours.
Epousant la ligne dure représentée par son ministre de l’intérieur, Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite), M. Conte a lui aussi annoncé que le Lifeline serait « soumis à une enquête pour s’assurer de sa nationalité et du respect des règles du droit international de la part de son équipage ».