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Levallois-Perret : six soldats blessés et un suspect arrêté

Écrit par sur août 9, 2017

Repéré en début d’après-midi dans le Pas-de-Calais, l’homme suspecté d’avoir foncé en voiture sur une patrouille de l’opération Sentinelle, mercredi matin dans les Hauts-de-Seine, a été interpellé. Une enquête a été ouverte pour tentative d’assassinats terroristes.Quelques minutes avant 8 heures, mercredi matin. C’est l’heure de la relève pour les militaires de l’opération Sentinelle, basés place de Verdun, à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine. Les hommes sortent d’un local municipal situé au rez-de-chaussée du bâtiment prêté par la ville pour les héberger. Face aux soldats, une BMW noire démarre, puis fonce sur eux. L’attaque se déroule dans une petite allée normalement fermée à la circulation, entre un vaste immeuble d’habitation et le parc de la Planchette. Trois sont blessés grièvement, dont deux en urgence absolue, et transférés à l’hôpital militaire Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine). Les trois autres, plus légèrement atteints, sont pris en charge à Bégin, à l’est de Paris. Tous appartiennent au 35e régiment d’infanterie de Belfort.

Selon le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, en visite sur place, la voiture «roulait doucement [et], à cinq mètres à peu près des militaires, a accéléré de manière à pouvoir les percuter».

Le parquet de Paris a annoncé dès mercredi matin l’ouverture d’une enquête en flagrance des chefs «de tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle». Les investigations sont confiées aux directions régionale et centrale de la police judiciaire, ainsi qu’à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Arrestation «musclée»

C’est le bruit qui a alerté les riverains. Rémi était chez lui au moment de l’incident. L’adolescent, qui montre sur son téléphone les vidéos qu’il a réalisées quelques instants après l’attaque, explique avoir entendu «un grand bruit et des cris». Lorsqu’il rejoint sa mère sur le balcon du deuxième étage, il aperçoit deux hommes au sol et quelques pompiers qui commencent à arriver sur les lieux. Le véhicule à l’origine du drame a déjà disparu au coin de la rue.

En milieu de matinée, soldats et policiers bouclent la place de Verdun, encadrant les officiers de la police judiciaire affairés autour de la scène de l’attaque. Devant les caméras, la députée LREM des Hauts-de-Seine, Céline Calvez, improvise une conférence de presse. L’élue se montre prudente, évoquant «un acte grave». Arrive le maire de la ville, Patrick Balkany, plus prolixe. L’édile dénonce un «attentat vraiment odieux» et se désole d’un acte visant les militaires, dont «la présence est appréciée par toute la population». Avant de concéder que «le risque zéro n’existe pas». Et de s’en remettre aux 70 caméras de surveillance installées dans la ville pour accélérer l’enquête. D’autant que le quartier de la place de Verdun est truffé de sites constituant des cibles potentielles. L’hôtel de ville ainsi qu’une école juive sont situés dans un périmètre proche, sans parler du siège de la DGSI, chargée notamment de la lutte contre le terrorisme, qui se trouve à moins d’un kilomètre.

Après une chasse à l’homme de plusieurs heures mobilisant 300 policiers, le principal suspect est interpellé dans le Pas-de-Calais, à la mi-journée. Il roulait sur l’autoroute A16 en direction de Calais, quand les forces de l’ordre l’ont arrêté, vers 13 heures, quelques kilomètres après Boulogne-sur-Mer. Dépêchées sur place, ce sont les Brigades de recherche et d’intervention (BRI) de Rouen et de Lille qui l’ont intercepté. Une arrestation qualifiée de «musclée», par une source informée du déroulement de l’opération.

«Lâche agression»

Les policiers ont en effet tiré sur l’occupant de la voiture qui tentait de s’échapper. Le conducteur de la BMW recherchée est alors blessé par plusieurs tirs. «Sa garde à vue, prise initialement, a été levée au vu de son état qui ne permet pas d’audition», nous a indiqué mercredi le parquet de Paris. Un policier est également blessé par balle à la jambe.

Un témoin, arrivé sur place juste après l’interpellation, décrit à Libération un «gros déploiement de forces de l’ordre» : «J’ai vu arriver des voitures de gendarmes et d’autres de police, qui étaient banalisées, puis les pompiers après une quinzaine de minutes. Il y avait environ quinze voitures de police au total.»

Le suspect, né en 1980, est de nationalité algérienne. Son titre de séjour était en cours de vérification, mercredi soir. Il n’est ni fiché S ni inscrit au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.

Dans les heures qui ont suivi son arrestation, les hommages aux forces de l’ordre se sont multipliés. Le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, a souhaité des «vœux de prompt et complet rétablissement», aux six militaires blessés, dénonçant «une lâche agression». Le chef du gouvernement, Edouard Philippe, s’est lui aussi adressé aux soldats, gendarmes et policiers, «chevilles ouvrières de la lutte contre les attentats» : «Je veux féliciter l’ensemble des forces de sécurité qui, dans un délai très court, ont permis d’appréhender le suspect, principal à ce stade, de cette attaque.» Avant de rassurer l’assistance sur l’état de santé des blessés, qui «n’inspire plus d’inquiétude».