Les victimes de l’explosion de gaz de la rue de Trévise, dans le centre de Paris, qui avait fait 4 morts et 66 blessés le 12 janvier 2019, déplorent de devoir toujours “batailler” pour être indemnisées
Écrit par Jonathan PIRIOU sur janvier 16, 2024
Les victimes de l’explosion de gaz de la rue de Trévise, dans le centre de Paris, qui avait fait 4 morts, 66 blessés et quelque 400 sinistrés le 12 janvier 2019, ont déploré vendredi de devoir toujours « batailler » pour être indemnisées.
Sur le fonds d’indemnisation pourvu à hauteur de 20 millions d’euros par la mairie de Paris, « il a été versé moins de 4 millions, moins de 20% de la somme promise », a souligné Dominique Paris, présidente de l’association Trévise Ensemble, lors de la cérémonie d’hommage à l’occasion du cinquième anniversaire de l’explosion.
Selon le tableau de suivi de l’accord-cadre d’indemnisation, que l’AFP a pu consulter, un total de 3,6 millions d’euros avait été versé aux victimes fin novembre 2023. Mme Paris a fustigé « les nombreux refus » d’un « collectif d’assureurs qui serre les cordons de la bourse au maximum » et font que les sinistrés se sentent « accusés d’être fautifs et de ne pas apporter suffisamment de preuves ».
Les victimes ont « l’impression que les assureurs jouent la montre », a abondé Linda Zaourar, présidente de l’autre association de victimes, VRET (Victimes et rescapés de l’explosion de la rue de Trévise). Début 2022, la mise en place de l’accord-cadre, pour permettre les indemnisations sans attendre les issues judiciaires, avait fait espérer une accélération des procédures.
Mais entre les propositions « pas à la hauteur des préjudices », les assureurs qui « se réunissent systématiquement pour voir s’ils donnent (l’indemnité) ou demandent des pièces supplémentaires » et la suspension de l’accord-cadre pendant cinq mois pour des « discussions sur les préjudices spécifiques », « les victimes et les avocats bataillent pour le moindre élément », déplore Mme Zaourar à l’AFP.
La maire PS Anne Hidalgo « a promis 20 millions mais ça ne bouge pas du tout », regrette Angela Grignano, une ex-employée d’hôtel grièvement blessée à une jambe et qui dit ne pas savoir comment financer une nouvelle opération qui pourrait lui permettre de mieux marcher.
Si les procédures sont « absolument interminables », « la Ville est prête à verser l’argent dès que c’est légalement possible », répond l’élue PS Alexandra Cordebard, une proche de la maire Anne Hidalgo. La mairie reste « en dehors de l’instruction et de la décision de l’indemnisation des assureurs », a rappelé Nicolas Nordman, l’adjoint chargé de l’aide aux victimes.