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Les trottoirs, c’est horrible” : à Clisson, ces personnes à mobilité réduite veulent du changement

Écrit par sur mars 9, 2025

Ils étaient plus d’une centaine, ce samedi, à manifester à Clisson pour exiger que des travaux soient engagés au plus vite, afin de rendre un peu moins pénible les déplacements des personnes à mobilité réduite. “J’ai déjà bousillé un fauteuil, c’est infernal”, glisse un sexagénaire.Au bout du trottoir, Soizic lance un “eh beh voilà”, de dépit. Aucun aménagement ne lui permet de traverser la route. Avec d’autres personnes à mobilité réduite, cette Clissonnaise est donc contrainte de rebrousser chemin, sur un trottoir au revêtement usé, et d’emprunter la route. “J’en ai ras-le-bol, ça fait des années que j’écris au maire et rien n’est fait”, peste Laurent. Si la municipalité assure avoir conscience du problème, faire des investissements pour corriger ce qui peut l’être et prendre en compte la question du handicap dans ses aménagements à venir, aucun élu de la majorité n’a assisté à la manifestation qui s’est tenue, ce samedi après-midi dans les rues de Clisson, et qui a rassemblé plus d’une centaine de personnes.On n’a pas le droit à notre autonomie”Alors que le soleil perce une épaisse couche nuageuse, Matthieu déambule tant bien que mal avec son fauteuil et tente de suivre le cortège où se mélangent valides et “handis” : “Les trottoirs, c’est horrible, glisse ce valide, régulièrement poussé par un ami pour franchir les différents obstacles. Il suffit de forcer et tu peux partir en arrière et te fracasser le crâne. On ne peut pas vraiment savoir tant que l’on a pas testé. Moi ça va, c’est une demi-heure, une heure et je recommence ma vie normale mais eux en chient au quotidien.” L’origine de cette mobilisation se trouve dans la colère, et la persévérance, de Soizic Lelièvre. “Devant chez moi, il y a un trottoir qui est beaucoup trop épais et, du coup, je ne peux pas emprunter le passage piéton qui est situé en face de ma maison car il n’a pas de bateau, c’est-à-dire un abaissement”, déplore cette femme, tout en ajoutant que c’est pourtant un aménagement obligatoire.Du retard à rattraperCertains n’hésitent pas à parler de “double peine”, tant la question des aménagements urbains est centrale pour les personnes à mobilité réduite. “J’ai déjà bousillé un fauteuil à force de taper dans les trottoirs qui ne sont pas rabaissés, s’emporte Laurent. C’est sans arrêt la galère. Route de Gorges, c’est un calvaire, il y a des bosses partout, même les trottoirs sont impraticables, et l’hiver, il y a des flaques d’eau qui font qu’on se retrouve avec les mains et les pieds trempés, c’est infernal.” Mégaphone en main, Soizic lance un appel : *”*Ce que nous demandons, c’est d’être considéré comme des citoyens de plein droit, comme les autres, le droit de circuler normalement comme les autres, d’être considéré comme les autres. Nous ne demandons pas l’impossible, mais simplement que la loi existante soit appliquée.**”* Sa prise de parole se conclut par une salve d’applaudissements.Le problème de l'”handi” est qu’il n’est pas reconnu en tant que tel, analyse Christophe, membre de l’association CLA pour “Comme les autres”. C’est inavouable [de dire qu’ils sont considérés comme des citoyens de seconde zone], mais dans la réalité, comme les mairies ne dégagent pas les moyens suffisant pour aménager la vie, ça le devient. Et au fil du temps, tous ces handicaps s’additionnent.” À Clisson, après la création d’une commission accessibilité, il y a deux ans, quelque 25.000 euros vont être consacrés, cette année, à apporter des correctifs sur la voirie, en plus des aides débloquées pour que les commerçants se mettent aux normes. “On veut vraiment que Clisson devienne une ville inclusive, tente Laurence Luneau. Malheureusement, on fait face à des contraintes techniques qui nous empêchent parfois de pouvoir, par exemple, réaliser des trottoirs bateau.” Soizic Lelièvre déplore surtout un manque de volonté. “Le pire est d’être médiatisée et de me montrer alors que j’aspire simplement à vivre comme tout le monde”, conclut-elle, désabusée.


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