Les secrets des embaumeurs de l’Egypte antique révélés
Écrit par Jonathan PIRIOU sur février 1, 2023
Dans l’Egypte antique, mourir n’était qu’une étape. Cependant, pour accéder à la vie éternelle, mieux valait bien la franchir. Non seulement le mort voyait son âme jugée par les dieux, mais il fallait aussi que son enveloppe charnelle soit protégée de la décomposition et de la destruction, car les Egyptiens croyaient qu’un corps abîmé représentait un obstacle pour atteindre l’au-delà. D’où le recours, pour ceux qui en avaient les moyens, à l’art sophistiqué des embaumeurs et à leurs baumes, huiles et autres onguents, dont les ingrédients restaient jusqu’à aujourd’hui encore mal connus.
Le secret se dissipe grâce à une étude internationale publiée mercredi 1er février dans la revue Nature, qui met à la fois en lumière les recettes de « cuisine » des thanatopracteurs antiques et les circuits commerciaux par lesquels ils se procuraient les produits, parfois très exotiques, qu’ils utilisaient pour empêcher les ravages de la mort.
Empêcher la putréfaction
Il fallait dix semaines pour réaliser la momification. Accompagné d’actes rituels, ce procédé consistait à dessécher le cadavre à l’aide de natron (un carbonate de sodium naturel), à l’éviscérer, à en retirer le cerveau en passant par le nez, à traiter la peau grâce à différentes mixtures, puis à l’emmailloter dans des bandelettes elles aussi enduites de substances. Le tout, couplé au climat extrêmement sec de l’Egypte qui favorise la préservation des corps, empêchait la putréfaction.