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Les plantes sont beaucoup plus intelligentes que les animaux

Écrit par sur avril 16, 2018

Professeur à l’université de Florence (Italie), Stefano Mancuso a fondé le Laboratoire international de neurobiologie végétale. Il est l’auteur, avec la journaliste Alessandra Viola, du livre Verde brillante qui, depuis sa ­publication en 2013, a été traduit en une vingtaine de langues. La version française vient de paraître sous le titre L’Intelligence des plantes (Albin Michel, 240 p., 18 €).

Vous expliquez dans votre livre que les ­plantes sont vues comme des êtres vivants de seconde zone. Qu’est-ce qui explique cela ?

Il y a une sorte d’aveuglement face au monde végétal. C’est inscrit dans notre fonctionnement cérébral, cela a été étudié, et il existe même une expression en anglais pour cela : plant blindness, la « cécité pour les plantes ». C’est probablement dû au fait que notre cerveau n’est pas très bon pour traiter la quantité immense de données qui transitent par nos yeux. Il filtre donc tout ce qui n’est pas intéressant pour notre survie immédiate et se ­ concentre sur la détection des dangers que peuvent représenter les autres animaux ou les autres humains. Mais pas sur les plantes, au ­milieu desquelles nous avons toujours évolué.

Cet aveuglement s’est transposé sur le plan culturel, par exemple dans l’histoire biblique de Noé : Dieu va tout détruire et dit à Noé d’emporter sur l’arche un couple de toutes les espèces vivantes. Et toutes ces créatures sont… des animaux, il n’y a pas de plantes ! Beaucoup plus récemment, dans Soudain dans la forêt profonde, l’écrivain israélien Amos Oz raconte la malédiction qui a frappé un village, d’où tous les animaux ont disparu. Il est dit que ce sont « toutes les créatures vivantes » qui ont été emportées… alors que les plantes sont partout. Nous avons l’habitude d’associer le concept d’êtres vivants à celui d’animaux, mais ceux-ci représentent moins de 1 % de la biomasse terrestre.