Les Pirates des Caraïbes à l’abordage du grand bal masqué de Versailles
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juin 10, 2018
Un mois après les Fêtes galantes dans la galerie des Glaces, l'Orangerie s'ouvre samedi 23 juin à une grande manifestation en costumes. Plus de 2000 participants sont attendus à la nuit tombée pour «festoyer» à l'image de Louis XIV au XVIIIe siècle.
Marquis et marquises, comtes et comtesses, vous êtes cordialement invités à «festoyer» au château de Versailles lors d'une soirée exceptionnelle. Pas de musique baroque, ni de danses millimétrées, l'Orangerie se transforme en discothèque géante où des milliers d'invités se déhanchent sur des sons électros. C'est le principe du grand bal masqué de Versailles qui se déroule le 23 juin à l'Orangerie du château de 23h30, après les Grandes eaux nocturnes, au petit matin.
Pour sa huitième édition, la soirée digne des plus grandes fêtes royales attend plus de 2000 visiteurs. Au programme: des tenues aussi extravagantes que raffinées. Tous doivent être masqués et costumés dans le style du XVIIIe siècle, sous peine de ne pas pouvoir passer le pas de la porte. Des dizaines de boutiques parisiennes proposent à la location des costumes d'époque. Comptez au minimum 100 euros pour un déguisement de qualité. À cela s'ajoute le prix du billet d'entrée, entre 98 et 330 euros. Eh oui, les fastes de la cour ont un coût…Après une édition sous le thème d'Alice au pays des merveilles en 2017, cette année c'est le célèbre Jack Sparrow et les Pirates des Caraïbes qui seront mis à l'honneur. L'Orangerie et ses jardins seront transformés pour l'occasion après plus d'une semaine de préparation. Hakim Ghorab, tout droit sorti de Danse avec les stars , s'est occupé de la mise en scène de cette soirée d'exception. Artistes et performeurs costumés vont danser au rythme de ses chorégraphies accompagnés d'un jeu de sons et de lumières qui éblouit depuis des années les invités du bal. Le jeune DJ Michael Canitrot, qui avait été choisi par Emmanuel Macron pour fêter sa victoire en 2017 au Louvre, a pour mission de faire danser toute la nuit quelque 2000 participants entre deux gorgées de champagne et trois bouchées de petits fours. «Ce n'est pas une simple soirée en boîte de nuit. Des chorégraphies viennent ponctuer l'événement toutes les trente minutes pour relancer l'intérêt des convives, explique Laurent Brunner, directeur de la société Versailles Spectacles. Une soirée inoubliable grâce à un contenu artistique de qualité dans un lieu incroyable.»
«Versailles permet de montrer la diversité de la fête»
Même si les livres d'histoire ont omis ce détail, Versailles est une cour festive. Sur l'ensemble des projets qu'il entreprend, soit environ 250 par an, Laurent Brunner essaie de rendre hommage à cette caractéristique du château. «Versailles permet de montrer la diversité de la fête. Sur chaque événement que l'on organise, on essaie de le donner comme ils le faisaient à l'époque, explique-t-il. Refaire la fête aujourd'hui à Versailles c'est être raccord avec son histoire.» Louis XIV était en effet un homme de divertissement. Trois fois par semaine, il organisait des fêtes galantes et n'hésitait pas à participer aux chorégraphies des danseurs. L'improvisation ne faisait pas partie de son vocabulaire. «On s'adapte seulement à notre temps avec une musique plus moderne, mais le principe reste le même, affirme Laurent Brunner. Les soirées du Roi-Soleil commençaient à minuit, donc on a reproduit ce format-là pour le bal masqué. Les feux d'artifice étaient également de rigueur, donc on a suivi ce principe. À l'époque, la fête n'était pas mise dans une catégorie. Maintenant, elle est très sectorisée.»
«C'est une autre manière de découvrir Versailles. La monarchie a créé une distance entre le bâtiment et le public. Les Français n'ont pas forcément l'impression que le château leur appartient»
Laurent Brunner, directeur de Versailles Spectacles
Organiser ces soirées à Versailles permet également à un nouveau public de «s'approprier» le château selon Laurent Brunner. «C'est une autre manière de découvrir Versailles. La monarchie a créé une distance entre le bâtiment et le public. Comparé au Louvre par exemple, les Français n'ont pas forcément l'impression que le château leur appartient. Passer une soirée dans ce lieu magique permet de faire tomber cette barrière.» Contrairement aux Fêtes Galantes qui se sont déroulées le 28 mai à Versailles, le Grand Bal Masqué n'a pas lieu dans l'enceinte même du monument historique pour des raisons techniques. «Le château n'est pas prêt à accueillir 2000 personnes en même temps. Il risque d'y avoir des débordements et le matériel est beaucoup trop fragile, regrette le directeur de Versailles Spectacles. L'Orangerie propose un grand volume de pierre parfait pour l'événement.» Rendez-vous le 23 juin dans le majestueux domaine du château et surtout, ne faites pas tomber le masque…