Législatives: Le Conseil des ministres de demain est annulé après les résultats des élections législatives d’hier – Le PS, PCF et EELV s’opposent à la proposition de Jean-Luc Mélenchon de créer un groupe unique Nupes à l’Assemblée nationale
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juin 20, 2022
Le Conseil des ministres de demain est annulé après les résultats des élections législatives d’hier, indique BFM TV.
Rappelons que trois ministres candidats qui briguaient un siège à l’Assemblée ont perdu:
Il s’agit d’Amélie de Montchalin, ministre à la transition écologique et de la cohésion des territoires, Brigitte Bourguignon, ministre de la santé, et Justine Bénin, secrétaire d’Etat chargée de la mer.Aucun député Les Républicains ne votera la confiance au gouvernement”, confirme Christian Jacob, le patron de LR, sur un possible soutien à Emmanuel Macron.
Le Parti socialiste, EELV et le PCF ont déclaré lundi à l’AFP refuser la proposition de Jean-Luc Mélenchon de former un groupe Nupes unique à l’Assemblée nationale, rappelant que l’accord de coalition signé début mai prévoyait des groupes distincts. « Il n’a jamais été question d’un groupe unique. Il y aura un groupe socialiste à l’Assemblée nationale », a déclaré Pierre Jouvet, porte-parole du PS, qui a négocié l’accord avec LFI. « Le contrat de coalition était très clair, il prévoyait que chaque parti ait son groupe et qu’ensuite il y ait un intergroupe », a-t-il rappelé.
« Pas question de se fondre dans un groupe unique », a pour sa part réagi le porte-parole d’EELV Alain Coulombel. « On a un contrat avec la Nupes et je pense que c’est pareil pour PCF et PS: il était convenu que chacun ait son propre groupe. Cette proposition est inappropriée par rapport à l’engagement mutuel. On est mis devant le fait accompli », a-t-il dénoncé.
« Avoir un groupe propre est un des éléments de l’accord, nous avons toujours été clairs à ce sujet », a précisé à l’AFP Igor Zamichiei, numéro 2 du PCF, parti d’accord en revanche avec le principe d’un intergroupe. Jean-Luc Mélenchon a proposé lundi que la Nouvelle union populaire écologique et sociale se constitue « comme un seul groupe » à l’Assemblée nationale, inquiet que l’obtention de 89 députés par le RN remette en cause son « statut » de première opposition à Emmanuel Macron.
La Nouvelle union populaire écologique et sociale devrait se constituer comme un seul groupe » à l’Assemblée nationale, a « proposé » lundi Jean-Luc Mélenchon, inquiet que l’obtention de 89 députés par le RN remette en cause son « statut » de première opposition à Emmanuel Macron. « Dès lors qu’il y a un seul groupe, sans aucune discussion possible l’opposition s’appellerait Nupes », a-t-il estimé devant le siège de La France insoumise à Paris.
Il a justifié cette proposition: « Personne n’avait vu arriver cette situation ». Il ne souhaite pas, a-t-il ajouté, « donner le sentiment que nous amplifions la confusion » « par notre propre éparpillement ». « Naturellement je m’en remettrai à ce que décideront les groupes », a-t-il déclaré, plaidant: « Je crois que nous devons être et rester une alternative unie ».
Interrogé sur les discussions sur ce point avec le PS, EELV et le PCF, Jean-Luc Mélenchon a répondu: « ça commence là tout de suite. Quelques uns ont évoqué le sujet devant moi mais je ne veux pas les mettre dans l’embarras ». Il a ensuite cité comme interlocuteurs, dès dimanche soir, le premier secrétaire du PS Olivier Faure et le chef d’EELV Julien Bayou.
En attendant, Valérie Rabault, cheffe de file des socialistes à l’Assemblée nationale lors de la précédente législature, s’est d’ores et déjà opposée à la proposition. « La gauche est plurielle, elle est représentée dans sa diversité à l’Assemblée Nationale. C’est une force au service du peuple français. Vouloir supprimer cette diversité est une erreur et je m’y oppose », a-t-elle tweeté aussitôt après la déclaration de M. Mélenchon.
« C’est une proposition, pas une injonction. Ca n’empêche pas chaque partie d’avoir une délégation, comme au Parlement européen, qui s’auto-organise », a voulu rassurer M. Mélenchon. « Dussions-nous perdre quelques moyens matériels, j’estime que c’est dérisoire par rapport à l’enjeu politique qui se dessine devant nous », a-t-il dit en référence aux financements des partis.