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Législatives en Turquie : “Il va falloir qu’Erdogan écoute les partis d’opposition”

Écrit par sur juin 8, 2015

Après avoir subi un sérieux revers aux élections législatives, Recep Tayyip Erdogan va avoir des difficultés à former un gouvernement, juge Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS et spécialiste de la Turquie. Le président turc "ne pourra plus faire ce qu’il veut, ne pourra plus gouverner de la façon dont il l’entendait".

Les élections législatives en Turquie sont un sérieux revers pour l'AKP. Le parti islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan a perdu la majorité absolue au Parlement, pour la première fois depuis 13 ans. Il n'a recueilli que 40 % des suffrages.
 
L’AKP reste certes le premier parti politique du pays mais c’est une défaite cinglante pour Recep Tayyip Erdogan qui avait fait de ce scrutin, une sorte de référendum sur sa personne, avec l'espoir de modifier la constitution pour renforcer son pouvoir. Mais le préisdent turc a voulu cliver la population et les organisations politiques et cela s’est retourné contre lui. "Il y a véritablement une lassitude de cette autorité qu’il a développée," explique Didier Billion, directeur adjoint de l'IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) et spécialiste de la Turquie. "Depuis quelques années, Erdogan a quelques tendances autoritaires et ce qui se passe à l’intérieur de son parti est très contrôlé. L’objectif de parvenir à la majorité des parlementaires est un échec. Nous entrons, donc, dans une nouvelle séquence politique et Erdogan ne pourra plus faire ce qu’il veut, ne pourra plus gouverner de la façon dont il l’entendait."

L’appel d’Erdogan

Le président turc a appelé les partis politiques à agir avec "responsabilité" afin de préserver "la stabilité" en Turquie. Dans un communiqué publié lundi, Recep Tayyip Erdogan a déclaré que "dans ce nouveau processus, il est d'une importance cruciale pour tous les partis politiques d'agir avec la sensibilité nécessaire et d'adopter une attitude responsable pour préserver l'atmosphère de stabilité et de confiance ainsi que nos acquis démocratiques".
 
Cette déclaration marque certes un changement, mais "cela va être très compliqué pour Erdogan d’accepter de gouverner autrement car il accepte peu la contradiction, il a une singulière conception de la démocratie : quand on est élu on ne doit pas se préoccuper des partis minoritaires. Désormais, il va falloir qu’il écoute les partis d’opposition," estime Didier Billion.

Un gouvernement et plusieurs possibilitésAucun des partis politiques en lice n’est prêt à faire une coalition et Erdogan va avoir du mal à former un gouvernement. "Est-ce qu’Erdogan est en situation de faire un gouvernement qui serait soutenu par un autre parti, sans qu’il y participe ? C’est une hypothèse. Est-ce qu’il va désigner les partis d’opposition pour faire un gouvernement qui serait une sorte de cohabitation à la turque ? C’est assez peu probable", analyse Didier Billion.

 
Compte tenu de la percée du HPD, le parti kurde, avec 13 % des suffrages, un troisième scénario se dessine. "On peut aussi imaginer que le parti kurde accepterait de faire une coalition en faisant aboutir le processus de paix sur la question kurde", avance Didier Billion, tout en prévenant que ce n’est, à ce stade, "que de la politique fiction."


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