Législatives : 35 % des députés renoncent à se représenter
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 17, 2017
L’application du non-cumul des mandats et les bouleversements politiques conduisent nombre d’élus à quitter leurs fonctions, parfois après une longue carrière politique.
Difficile de prédire qui composera la prochaine Assemblée nationale, mais une chose est certaine, il y aura nombre de nouvelles têtes lors de la rentrée parlementaire. Plus d’un député sur trois ne sera pas candidat lors des élections législatives des 11 et 18 juin. Selon notre décompte, seuls 362 députés ont choisi d’être candidats à leur propre succession – alors qu’ils étaient 472 en 2012. Cela signifie qu’au moins 206 circonscriptions seront renouvelées, sans même connaître l’issue du scrutin. Neuf députés n’avaient pas encore confirmé leur décision mardi 16 mai, à trois jours de la date limite de dépôt de leur dossier.
De nouvelles figures dans l’hémicycle
Parmi les députés qui ne repartent pas en campagne, on retrouve de grandes figures de gauche, comme Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale et député depuis 1981, les anciens ministres Bruno Le Roux, Marylise Lebranchu ou Alain Vidalies, de droite (Bernard Accoyer, Patrick Devedjian, Jean-François Copé) ou d’extrême droite (Marion Maréchal-Le Pen).
Certains atteignent l’âge de la retraite ou évoquent un besoin de « renouvellement »,alors que d’autres privilégient leur ancrage local de maire, président de département ou de région, désormais incompatible avec la fonction de députés, en application de la loi sur le non-cumul des mandats.
Ce taux de renouvellement est particulièrement élevé, même si tous les députés sortants étaient réélus (ce qui est hautement improbable), au moins 206 nouveaux élus feraient leur entrée à l’Assemblée. Pour mémoire, ils n’étaient que 143 nouveaux entrants sur 577 circonscriptions en 2007 et 234 en 2012.
Droite et gauche également concernées
Après une élection présidentielle où ni la gauche au pouvoir ni la droite classique n’ont été qualifiées au second tour, la recomposition et le renouvellement du paysage politique pourraient se poursuivre à l’Assemblée nationale : on compte la même proportion de députés (un tiers) qui renoncent à un nouveau mandat dans le groupe socialiste et parmi Les Républicains. A noter toutefois que plusieurs sortants se représentent, mais ne siégeront pas dans le même parti, puisqu’ils ont été investis par La République en marche, le parti du président Emmanuel Macron.
Ils sont même plus nombreux à jeter l’éponge parmi la gauche démocrate et républicaine (Parti de gauche, Parti communiste français, etc.) et les non-inscrits. En revanche, 75 % des centristes ont choisi de rempiler pour un nouveau mandat.