Le vote sanction des salariés pousse le PDG d’Air France-KLM à la démission
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 5, 2018
Un camouflet ! A la grande et désagréable surprise d’Air France, 55,44 % des 46 771 salariés de la compagnie ont très majoritairement répondu non, vendredi 4 mai, à l’occasion de la consultation organisée par la direction. Un score sans appel porté par une forte participation (80,33 %). Les personnels ont rejeté massivement l’accord salarial proposé le 16 avril par la direction de l’entreprise.
Jean-Marc Janaillac, PDG d’Air France-KLM, qui avait mis son poste en jeu lors de ce scrutin, a tiré immédiatement les conséquences de ce vote négatif. « J’assume les conséquences de ce vote et je remettrai dans les prochains jours ma démission aux conseils d’administration d’Air France et d’Air France-KLM », a-t-il déclaré, la mine sombre et la voix blanche.
En pratique, son départ devrait être acté à l’occasion du conseil d’administration du groupe, prévu le 9 mai. Une sortie par la petite porte pour Jean-Marc Janaillac, qui à 65 ans, n’excluait pas, quelques heures avant l’issue du vote, d’être envoyé prématurément à la retraite. « Je pourrais. J’ai l’âge », admettait-il vendredi.
Grèves les 7 et 8 mai
De leur côté, les dix organisations qui composent l’intersyndicale d’Air France savourent leur victoire. Sandrine Techer, secrétaire de section du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC), se déclare « ravie du résultat et du taux de participation ». Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), pousse pour sa part un ouf de soulagement.
Le patron des pilotes, que certains voulaient voir contesté jusque dans ses propres rangs, avoue avoir « un moment douté que les salariés arrivent à s’extraire de ce climat anxiogène. Mais par leur vote, ils ne m’ont pas déçu. Je leur dis bravo. »
Regonflé à bloc, M. Evain à toutes les raisons de croire que ce résultat « est plutôt positif pour la stratégie que nous avons décidé d’adopter ». Ce vote…