Le gouvernement promet de lancer un appel d’offre pour pouvoir éventuellement remplacer le géant américain Microsoft pour l’hébergement de la plateforme nationale de données de santé pour la recherche
Écrit par Jonathan PIRIOU sur avril 13, 2025
Le gouvernement a promis de lancer un appel d’offre pour pouvoir éventuellement remplacer le géant américain Microsoft pour l’hébergement de la plateforme nationale de données de santé pour la recherche (Health Data Hub).
“Nous allons enclencher un appel d’offres pour pouvoir faire migrer le Health Data Hub chez un hébergeur sécurisé, c’est très important”, a déclaré lors des questions à l’Assemblée nationale Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle et du numérique.
Créé en 2019, le Health Data Hub ou Plateforme de données de santé (PDS) doit accueillir une copie de l’ensemble des données de santé des Français détenues par l’Assurance maladie, pour les rendre disponibles aux scientifiques.
Mais le choix fait par l’Etat du géant américain Microsoft pour l’héberger empoisonne depuis le début le dossier, empêchant l’émergence de la caverne d’Ali Baba numérique promise aux chercheurs.
La Cnil, gardienne des libertés numériques des Français, demande qu’un opérateur de cloud européen ou français soit choisi, pour échapper à tout risque d’intrusion de l’administration américaine dans des données stratégiques. Et en attendant, elle ne donne son feu vert qu’au cas par cas, pour des projets précis et pour une durée limitée sur la plateforme.
Dans une décision du 13 février, elle a ainsi autorisé le transfert des données de 10 millions de Français tirés au sort, dans le cadre d’un projet de recherche européen baptisé Darwin.
Les données ne pourront être conservées que trois ans.
Même s’il est limité dans le temps, ce nouveau transfert a suscité la colère de tous ceux qui se battent pour qu’une solution d’hébergement européenne ou souveraine soit trouvée.
“Aujourd’hui, alors que le contexte international est bouleversé, que nos +amis+ à la tête des Etats-Unis ne semblent plus l’être, nous – syndicats, associations et citoyens – réitérons nos demandes de solutions exclusivement soumises au droit de l’Union européenne pour nos données de santé destinées à des fins de recherche scientifique et de santé publique”, a estimé le collectif de médecins et chercheurs Interhop dans une tribune.