Le distributeur Casino a abandonné les poursuites en diffamation que son ancien propriétaire, Jean-Charles Naouri, avait intentées aux médias La Lettre et BFM Business
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 6, 2024
Le distributeur Casino, passé sous le contrôle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, a abandonné les poursuites en diffamation que son ancien propriétaire, Jean-Charles Naouri, avait intentées aux médias La Lettre et BFM Business, a-t-il indiqué mercredi, confirmant une information de La Lettre.
“L’actuelle direction de Casino à mis fin aux procédures engagées par la précédente gouvernance à l’encontre de BFM et du groupe Indigo (auquel appartient La Lettre, NDLR)”, a déclaré le groupe de distribution à l’AFP. “A ce jour, Casino n’a aucune procédure en cours contre des organes de presse”, a-t-il poursuivi.
Casino s’est désisté mi-octobre de ses poursuites entamées en juin 2023, alors qu’une audience devant le tribunal correctionnel de Paris devait avoir lieu jeudi. L’ancienne direction réclamait 13,7 millions d’euros à Indigo. Selon la citation à comparaître, elle affirmait avoir subi un “préjudice économique (…) considérable” en Bourse, après des articles qu’elle jugeait “particulièrement dénigrants et diffamatoires”.
“Nous l’avions vécu comme une tentative d’intimidation car la somme demandée était délirante”, a déclaré mercredi à l’AFP le directeur général d’Indigo Publications, Quentin Botbol. “Cette méthode de pression n’a pas fonctionné (…), nous avons continué à couvrir tout le secteur de la distribution, et notamment Casino”, a-t-il ajouté, jugeant “naturel” que le distributeur “se retire de ce procès qui avait été porté par son ancienne direction”.
Parallèlement, Casino avait lancé une autre procédure à l’encontre de BFM Business. Des sources concordantes avaient alors indiqué que le distributeur contestait le récit d’un article publié sur le site internet de ce média. Il demandait toutefois un montant bien inférieur à celui réclamé à La Lettre A, de l’ordre de quelques milliers d’euros.
Casino a traversé une grave crise ces derniers mois. Il employait encore fin 2022 quelque 200.000 personnes dans le monde, dont 50.000 en France, avant de multiplier les cessions. Ses effectifs sont passés sous les 30.000 salariés, avant même un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) en cours de discussion.
La chute de Casino a été précipitée par son endettement devenu insoutenable. Le sauvetage est passé par une reprise par un consortium emmené par Daniel Kretinsky. Des salariés contestent toutefois le plan de sauvetage, qui doit être examiné par la Cour d’appel de Paris le 13 novembre, après plusieurs reports.