L’antisèche : petit à petit, l’oiseau anglais fait son nid
Écrit par Jonathan PIRIOU sur octobre 19, 2019
COUPE DU MONDE 2019 – Les Anglais n’ont pas eu la possession du ballon mais ont été d’une efficacité retoutable. Avec 40 points inscrits au vice-champion du monde australien, les hommes d’Eddie Jones ont montré qu’il faudra compter sur eux pour le titre suprême.
L’entame de match est australienne. Outsiders, les Wallabies savent qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur. Sur les premiers ballons, ils montrent beaucoup d’engagement et de détermination. Sans progresser ballon en main, ils mettent pourtant les Anglais à la faute. Lealiifano ouvre le score à la 12e minute de jeu. Ensuite la mi-temps est marquée par une succession d’erreurs des hommes en jaune. À vouloir relancer de leurs 22, ils s’exposent à des en-avants et des grattages. Pocock et Hooper repoussent l’échéance grâce à leur précieux travail autour des rucks mais les assauts anglais reviennent inexorablement et May inscrit en bout de ligne le premier essai de la rencontre à la 18e minute.
3 minutes plus tard, l’interception de Slade qui traverse le terrain pour offrir le doublé à May résonne comme un coup de massue. 17-9 à la pause. Malgré cela, l’entame de deuxième période est une nouvelle fois Australienne. Koroibete dépose toute la défense pour inscrire un essai de 50 mètres. La réaction anglaise ne se fait pas attendre, la possession est australienne, mais dès qu’ils occupent le camp adverse, ils marquent. Sur un lancement de jeu cousu main, Sinckler transperce l’axe de la défense et inscrit le troisième essai anglais. À 8/8 au pied, Owen Farrell assure petit à petit le succès des siens. En confiance et supérieur physiquement, le XV de la Rose tue le suspense. Watson intercepte la relance du dernier espoir. 40-16 score final.
Le fait de jeu : l’essai du break
On joue la 45e minute de jeu, l’Australie vient de marquer un essai magnifique pour revenir à 17-16. Mais alors qu’ils leurs faut tous les efforts du monde, plus quelques éclairs de génie, les Anglais eux vont leur répondre en toute sérénité. Ils engagent, mettent la pression et obtiennent une touche à 30 mettre de l’en-but. Ils ballaient le terrain sur toute la largeur, débordent en bout de ligne, forçant l’arrière Beale à défendre. Sur le retour, 3 joueurs se proposent autour de Farrell, 2 leurres et puis Sinckler qui lancé, transperce le mur jaune. Beale est trop en retard pour intervenir réellement sur le pilier. En seulement une minute l’Angleterre réagi.
Le facteur X : Kyle Sinckler
Le bad-boy de la première Kyle Sinckler avait pourtant mal débuté cette rencontre, chahuté en mêlée par son pilier adverse Sio, chambré par le talonneur Latu qui lui caressa le crâne. Mais le sulfureux pilier resta impassible, et quand dans un excès de confiance, les Australiens reprennent la mêlée, le natif de la banlieue londonienne remporte son défi. Alliant dynamisme et puissance, il a psychologiquement progressé par rapport à ses débuts, pour conserver sa lucidité tout au long de la rencontre. À l’heure de jeu, il arrache tout en puissance un ballon à 5 mètres de l’en-but. Un geste décisif qui anéantit une action longue de plusieurs minutes, ou les Anglais n’ont pas craqué, arque-boutés sur leur ligne. Sa performance est récompensée d’un essai.
La stat : 36 % de possession de balle anglaise
L’Angleterre n’a pas beaucoup vu le ballon dans cette rencontre. Mais dès qu’ils l’avaient, ils scoraient. Écœurant, ils ne semblent pas forcer pour mettre l’adversaire en difficulté. Owen Farrell, une nouvelle fois impérial à la passe mais aussi par son 100 % au pied, il a mis de côté les doutes notamment après sa performance face à l’Argentine (4/8).